Un Taxi pour Addis-Abeba

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Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par Verbo » 02 mars 2018, 20:56

chibougue a écrit :
27 févr. 2018, 16:41
Verbo a écrit :
27 févr. 2018, 15:07

Est-ce que cela sonne mieux qu'un Bontempi du temps ? :shock: :crying:
:smile: Ce n'est pas vraiment la même chose. Le mélodica est un instrument à vent. (On souffle dedans.)
Oui je n'avais pas vu le tuyau pour souffler ou trop rapidement mais un orgue aussi est un instrument à vent même si on ne souffle pas dedans nous, contrairement au piano qui est un instrument à cordes frappées par des marteaux.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Orgue

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bontempi_(musique)

'' Elle est principalement connue pour ses orgues électriques, fonctionnant sur le même principe sonore que le mélodica - soit des anches libres vibrant au passage de l'air, air ici propulsé au moyen d'un ventilateur (et non soufflé par l'interprète). Une conception basique et robuste, associée à un prix de vente modéré, ont assuré le succès de la marque auprès des enfants, dans les années 1970. ''

Oui dans le Bontempi il y a un ventilateur là-dedans.

Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par chibougue » 02 mars 2018, 20:42

VanBasten a écrit :
02 mars 2018, 18:37
Finalement pu écouter le truc au complet pour une première fois, je n'ai pas eu l'impression de la menace que René Simard allait se joindre au groupe mais je suis en effet d'accord que la pièce qui clôt l'album se démarque par sa beauté et est pour moi le fait saillant de l'album
J'exagère un ti-peu à propos de la pièce-titre de l'album. Ça doit être ma profonde aversion pour la musique trop festive et rassembleuse... À chacun ses allergies! Oui, la dernière pièce est magnifique.

Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par VanBasten » 02 mars 2018, 18:37

Finalement pu écouter le truc au complet pour une première fois, je n'ai pas eu l'impression de la menace que René Simard allait se joindre au groupe mais je suis en effet d'accord que la pièce qui clôt l'album se démarque par sa beauté et est pour moi le fait saillant de l'album

Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par chibougue » 27 févr. 2018, 16:41

Verbo a écrit :
27 févr. 2018, 15:07

Est-ce que cela sonne mieux qu'un Bontempi du temps ? :shock: :crying:
:smile: Ce n'est pas vraiment la même chose. Le mélodica est un instrument à vent. (On souffle dedans.)

Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par Verbo » 27 févr. 2018, 15:07

chibougue a écrit :
27 févr. 2018, 14:31
chibougue a écrit :
25 févr. 2018, 13:45

un orgue qui sonne un peu comme un mélodica.
Pas mal sûr que c'est vraiment du mélodica finalement.

https://www.google.ca/search?q=orgue+m% ... 93&bih=510

Est-ce que cela sonne mieux qu'un Bontempi du temps ? :shock: :crying:

https://www.google.ca/search?biw=1093&b ... MfvqmItGU8

Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par chibougue » 27 févr. 2018, 14:31

chibougue a écrit :
25 févr. 2018, 13:45

un orgue qui sonne un peu comme un mélodica.
Pas mal sûr que c'est vraiment du mélodica finalement.

Re: Un Taxi pour Addis-Abeba

par VanBasten » 25 févr. 2018, 15:23

devant mon système de son, j'ai l'impression que René Simard va surgir de nulle part pour entonner "La Vie Chante" d'un moment à l'autre.

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Un Taxi pour Addis-Abeba

par chibougue » 25 févr. 2018, 13:45

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Il arrive que la vie offre une deuxième chance à ceux qui savent attendre. Parlez-en à Hailu Mergia. Ce musicien a été un des principaux animateurs de la fantastique scène éthio-jazz dans les années soixante-dix. Il faisait alors partie du Walias Band qui était le house band de l'hôtel Hilton d'Addis-Abeba. La clientèle huppée de l'établissement avait donc droit à une atmosphère des plus cool grâce aux rythmes funky hypnotiques produits par la formation qui, en 1977, lança un des albums essentiels du genre: "Tche Belew" en collaboration avec le vibraphoniste Mulatu Astatké (monsieur éthio-jazz en personne).



En 1981, le Walias Band partit vers les États-Unis pour y faire une tournée. En réalité, ses membres quittaient alors un pays où ils ne pouvaient plus jouer. En effet, le régime dictatorial en place venait de promulguer un couvre-feu qui interdisait dorénavant les prestations du groupe au Hilton. Après quelques années, certains de ses membres sont retournés en Éthiopie, mais d'autres, comme Mergia, ont décidé de tenter leur chance en Amérique. Leur musique n'y a malheureusement pas rencontré d'oreilles réceptives.

Mergia est alors devenu chauffeur de taxi à Washington, la ville américaine qui compte le plus grand nombre d'immigrants éthiopiens. Parallèlement, il continuait de se produire en concert mais abandonna devant la peu de succès qu'il rencontrait. La musique demeurait toutefois présente dans sa vie puisqu'il traînait toujours un synthétiseur alimenté par des batteries dans le coffre arrière de son taxi. Dès qu'il avait un moment de répit, il en profitait garder le doigté. Il ignorait qu'un jour, il se remettrait à jouer pour un public composé d'autres personnes que lui-même.

C'était sans compter sur Brian Shimkovitz, un mélomane passionné qui dirige le label Awesome Tapes From Africa. Celui-ci tomba sur de vieux enregistrements solo de Mergia. Il adora instantanément cette musique hautement particulière où l'Éthiopien tirait toutes sortes de sonorités bizarres de son clavier électronique et jouait de l'accordéon avec pour seul accompagnement une boîte à rythme. Il décida donc de rééditer le tout pour le faire connaître à un nouveau public avec, cette fois-ci, plus de succès. Aujourd'hui, c'est toujours sur l'étiquette gérée par Shimkovitz que paraît "Lala Belu", premier album d'Hailu Mergia depuis des décennies.



Sur "Lala Belu", Mergia est secondé par deux sidemen australiens avec qui il joue depuis quelques temps: le contrebassiste Mike Majkowski et le batteur Tony Buck. Il s'agit donc de son disque le plus jazz à ce jour. Au programme, trois pièces éthiopiennes traditionnelles et trois créations de Mergia. L'album démarre avec une des trois reprises, "Tizita" qui, dans cette version est un morceau en trois mouvements. Ça débute avec un rythme de valse sur lequel Mergia saupoudre les notes d'un accordéon typiquement africain. Puis, les choses se mettent en branle, le rythme devient plus funky et Mergia parle au cosmos avec son synthé aux sonorités spatiales. La finale est plus sauvage, presque free.

Le second morceau, l'original "Addis Nat", est irrésistible. La batterie cogne, la contrebasse groove lestement et Mergia impressionne derrière un orgue qui sonne un peu comme un mélodica. Ensuite, "Gum Gum", une autre pièce issue du répertoire éthiopien, est moins percutante mais groove tout autant et l'organiste agrémente son jeu de quelques sonorités intergalactiques. Avec "Anchihoye Lene", on retrouve l'efficacité redoutable qu'on retrouvait sur "Addis Nat". Le tempo est d'enfer et Mergia passe de l'orgue au piano, de l'accordéon au synthé sidéral.

J'avoue avoir encore un peu de problèmes à digérer la chanson-titre de la galette. Pas seulement à cause du son légèrement cheezy du clavier de Mergia, mais surtout à cause des joyeux chants de ralliement qui la ponctuent: "Aey da dee da lum. Aey da dee da lum. Ba ba ba ba. Aey da dee da lum. Aey da dee da lum. Ba ba ba ba. Hey!". Et ça se met à taper des mains afin qu'on se joigne à la fête. J'imagine qu'en concert, la magie opère mais comme ça, devant mon système de son, j'ai l'impression que René Simard va surgir de nulle part pour entonner "La Vie Chante" d'un moment à l'autre.

Heureusement, il n'y a pas plus éloigné de ce son festif que "Yefikir Engurguro", la composition qui clôt l'album. Un vrai régal où Mergia nous paie la traite tout fin seul au piano. Nous sommes ici en mode beaucoup plus introspectif. Le synthé dans le coffre du taxi n'aura pas été inutile. Sur ces fort belles méditations éthiopiennes, Hailu Mergia nous démontre qu'à soixante et onze ans, il est toujours en très grande forme et qu'il est encore capable de nous transporter vers des sommets de splendeur. Voilà une très belle façon de conclure ce disque de la deuxième chance!


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