Orquesta Akokán: Cuba Si!

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Orquesta Akokán: Cuba Si!

par chibougue » 10 avr. 2018, 22:05

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Dans un entretien récemment donné au magazine Pitchfork, l'ancienne figure de proue des Talking Heads, David Byrne (il faudrait bien que je ponde un texte à propos de son dernier opus un de ces quatre...), disait qu'à l'aube de la quarantaine, il s'était mis à écouter beaucoup de musique cubaine et de salsa. Il avait cessé de fréquenter les clubs où on jouait du rock et écumait plutôt les boîtes où s'exécutaient des orchestres latinos comme le El Corso Ballroom à New-York. J'ai toujours eu un faible pour ces artistes issus du rock qui prennent un chemin différent et récemment, j'ai eu une petite pensée pour ce chanteur que j'admire en écoutant l'album éponyme de l'Orquesta Akokán.

Il doit jubiler, l'ami Byrne en écoutant ce disque autour duquel l'engouement critique ne se dément pas. On parle d'une moyenne de 92% sur le site Metacritic. Ces éloges sont-ils mérités? Je ne suis pas un grand connaisseur ès mambo, mais je peux tout de même vous dire qu'elle touche une petite corde sensible chez moi, cette galette cubaine. Ça brasse, ça brûle et ça sonne comme un vrai feu d'artifice. Normal: ce sont les bonnes gens de l'étiquette soul Daptone qui sont derrière la production de ce premier album de l'orchestre.



Les disques Daptone sont garants de trois choses: l'authenticité (ce qu'on entend, c'est la vraie patente), la qualité de l'exécution musicale et un soin de moine accordé à l'enregistrement qui se fait toujours de façon analogique. On a tout ça sur le disque de l'Orquesta Akokán. L'esthétique Daptone a toutefois également ses détracteurs qui lui reprochent son anachronisme. La soul de Daptone est conforme à ce qui se faisait dans les années soixante et soixante-dix. Cette fois-ci, on remonte encore plus loin puisque avec le mambo, on se compare aux années quarante et cinquante.

Cette fidélité à des modèles du passé n'est pas un inconvénient pour moi parce que dans le cas qui nous occupe, la musique est animée d'une ferveur qui enflamme tout sur son passage. C'est en grande partie du à l'immense talent du chanteur de la formation, José “Pepito” Gómez. La passion qui se dégage de son chant va droit au coeur. L'album doit d'ailleurs beaucoup à cet excellent vocaliste qui vit maintenant au New-Jersey puisque c'est lui qui est retourné à Cuba pour rassembler les différents musiciens qui forment l'orchestre.

Ceux qui sont tombés en amour avec le Buena Vista Social Club il y a une vingtaine d'années devraient encore une fois être émerveillés. Les deux disques ont d'ailleurs en commun d'avoir été enregistrés aux légendaires studios Areito de La Havane. "Orquesta Akokán" est cependant une oeuvre plus rythmée, plus explosive. Les percussions secouent, les cuivres frappent, le piano s'envole, le saxophone et la flûte dansent. J'imagine facilement David Byrne se trémousser dans son salon au son de cette offrande des plus vivifiantes.

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