Soirée fort relevée hier au à l'angle Bleury -Ste-Catherine. Revu The Bad Plus , je n'avais pas vu ce groupe depuis son premier passage au ci-devant Spectrum , perfo à l'époque qui m'avais laissé plus dubitatif qu'entiché et dont la hype autour du groupe m'a amené un rapport d'amour-haine avec la formation de Minneapolis qui a fait en sorte que je les ai un peu évité lors de leurs escales suivantes
Force est d'admettre que depuis la formation a depuis raffiné é-naur-mé-ment ses propositions , on a eu droit à un trio jazz moderne nerveux , cérébral avec des musiciens qui ont les moyens de leurs ambitions on a éliminé le côté tape-à-l’œil, le principe du plus c'est fort , plus c'est mieux qui m'avait joyeusement irrité le pompon à l'époque. Bref un vrai groupe quoi ! Le répertoire fut surtout bâti autour des compositions des membres du groupes, les titres plutôt surréalistes apportaient une touche d,humour à ce concert dont le porte-parole était le pince sans-rire Reid Andersion.
Pour les aficionados des covers , le groupe a offert Time after Time yep la toune de Lauper devenu un standard du jazz grâce à vous savez qui, version intéressante mais bon pour ma part je l'ai trop entendu, au moins la leur n'est pas trop sirupeuse et dans leur régistre branchitude qui est une marque de commerce depuis les débuts du groupe Maps des Yeah Yeah Yeahs et à la fin on a fait collectif yeah ! On sera de retour pour les voir avec Rudresh M ce soir.
Ensuite me suis pointé pour voir Xenia Rubinos dont je ne serai jamais reconnaissant envers les participants du ci-devant blogue de AB de m'avoir fait découvert. Ceci dit force est d'admettre que si on croyait avoir un pouvoir fédérateur du haut de cette plateforme on est retourné à la réalité c'est devant un parterre dégarni et apathique que la résidente de Brooklyn s'est malheureusement pointé.
Elle a néanmoins une performance vitaminée , intense amplement à la hauteur de son magnifique dernier album qui a pris des couleurs quelques peu dansante en version live. Bête de scène redoutable , elle a arpenté investi , virevolté , monopolisé l'Astral allant même faire une promenade sur le parterre pour tenter hélas en vain de vivifier des spectateurs appréciatifs mais pas mal trop tranquillos au goût de la chanteuse. Côté arrangements c'était pas trop compliqué elle est venu en trio un batteur et un mec qui doublait au moog, guitare et basse et ont exécuté cette musique plus riche que la moyenne en complexité mais conservant le côté sucré d'une pop relevée, du plaisir et de la singularité y en avait !
Comment expliquer cette si petite foule ? Mauvais timing, mauvais casting, aurait-elle fait mieux côté auditoire à l'extérieur ou peut-être dans un festival axé un peu plus sur la jeunesse genre Pop Montréal ? Chose certaine les absents avaient torts et je me sentais comme un lonely lover !
J'ai terminé la soirée en beauté chez Shabaka et ses ancêtres, en lien avec le documentaire/hommage à Coltrane, il y a un peu un côté progéniture du Trane dans leur univers. Un concert qui aurait pu aussi bien passer chez les Suonis autant qu'au Nuits D'Afrique. Porté par de puissants souffleurs et maintenu par un groove qui nous mène rapidement dans un état de transe , le monsieur s'est levé ce matin avec un cou endolori !
Au jeu des autres inévitables comparaisons on ne peut s'empêcher à penser au projet Coin Coin de Matana Roberts par l'utilisation du Spoken Word, du côté roots de l'affaire ainsi que l'approche multi-culturelle. Le meneur est Londonien, le groupe vient de Johannesburg. Musicalement c'est riche, les solistes offrent des moments inspirés et la prestation est parsemée d'épisodes musicaux d'une intensité volcanique. De par le message et par la musique on est très clairement identifié au Champ Gauche et en cette période de grande noirceur on en a de besoin, est-cevqu'ils sont les last Last poets ?