ECM, Label Essentiel? Que oui!

par chibougue

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chibougue
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Inscription : 24 mai 2017, 11:45

27 août 2017, 22:26

j'aime bien lire Serge Truffaut, chroniqueur jazz au Devoir. Le type est passionné, ouvert d'esprit (il aime autant le jazz mainstream que des joyeux drills comme le Art Ensemble of Chicago ou Jean Derome) et sa plume un brin folle est toujours agréable à retrouver. Je sursaute tout de même à chaque fois qu'il s'étend sur un de mes labels préférés: les disques ECM. Il reproche encore et toujours à l'étiquette dirigée par Manfred Eicher, son esthétique sonore "froide", "brumeuse", "propre", "lisse" et "blanche". Pour lui, le "vrai" jazz ne vient surtout pas de Scandinavie.

Truffaut n'est pas le seul à pourfendre l'étiquette munichoise. Plusieurs mélomanes et musiciens n'aiment pas le son des disques d'ECM qu'ils trouvent glacial. D'autres en ont aussi à redire sur la ligne éditoriale de Manfred Eicher: trop précieuse, trop bon chic bon genre. Ainsi, le saxophoniste allemand Peter Brötzmann a un jour dit que la production d'Eicher "coupait les couilles" des artistes qu'il enregistrait. Aussi, des musiciens norvégiens tels que Frode Gjerstad ou Paal Nilssen Love ont senti le besoin de s'éloigner clairement des sonorités éthérées qu'on a associées au jazz scandinave à cause d'albums parus sur ECM.

Manfred Eicher est un maniaque de qualité sonore. C'est pour cette raison qu'il a fondé Edition of Contemporary Music en 1969. Il trouvait la musique de ses jazzmen favoris fabuleuse mais mal enregistrée. Depuis, c'est souvent lui-même qui se trouve derrière la console afin d'assurer la production des disques parus sur son étiquette. Il paraît que le secret du son ECM se trouve dans la façon dont Eicher place les micros lors de l'enregistrement. Je n'y connais rien, mais à mes oreilles, joués sur un bon système de son, les albums d'ECM sonnent merveilleusement bien. Ils ont le don de faire ressortir chaque petit détail sonore. Je ne suis pas le seul à apprécier cette pureté du son ECM. Les gars de Radiohead, par exemple, sont également impressionnés par le travail d'Eicher. Colin Greenwood est même allé rencontrer le sorcier afin de lui demander comment il s'y était pris pour enregistrer le pianiste András Schiff sur ses disques regroupant les sonates de Beethoven.



La ligne directrice qu'Eicher a su donner à sa maison et maintenir au fil des ans est également quelque chose qui me plaît chez lui. Elle est un peu difficile à définir... Poétique? Evanescente? Mystérieuse? Les belles pochettes abstraites des albums parus sur ECM parlent d'elles-mêmes. La devise qu'avait adopté le Manfred dans les années soixante-dix aussi: "The most beautiful sound next to silence." Elle renvoie autant au son éthéré du Miles Davis de la période cool jazz qu'au versant doux du free jazz, courant surtout influencé par Jimmy Giuffre et Paul Bley. L'album "Open, to Love" de Bley (qui se définissait lui-même comme le "slowest pianist in the world") est, d'après moi, un des disques fondateurs de l'esthétique ECM.



Mais même dans le cadre qu'implique un tel credo, on ne peut reprocher à Eicher d'être trop prudent. Il faut tout de même avoir le goût du risque pour nous présenter la musique de l'ensemble électroacoustique d'Evan Parker, du Art Ensemble of Chicago, de Roscoe Mitchell en solo, de Barre Phillips ou de la formation free-improv Dans les Arbres. Oui, Eicher a fait paraître des albums de jazz nordique esthétisant, mais il n'a pas fait que ça.

En fait, qu'on le veuille ou non, Manfred Eicher a carrément changé le cours de l'histoire récente de la musique. Il a mis des noms tels que Pat Metheny, Jan Garbarek et Keith Jarrett sur la mappe. Puis, avec sa ECM New Series dédiée aux musiques classique et contemporaine, il a permis l'émergence d'un compositeur comme Arvo Pärt. Aujourd'hui, il continue de chercher et de nous proposer les oeuvres de musiciens hautement actuels et pertinents: Tim Berne, Craig Taborn, Vijay Iyer, Michael Formanek, Ches Smith...



Le dernier Iyer vient de paraître et semble hallucinant (cinq étoiles pour John Fordham du Guardian qui n'est pas un deux de pique, mais pas du tout). Dans les prochaines semaines nous auront droit, entre autres, aux nouveaux Tim Berne, Gary Peacock et David Virelles. Manfred Eicher nous fait des cadeaux depuis près de cinquante ans. Comment lever le nez là-dessus?

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VanBasten
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Inscription : 18 mai 2017, 22:59

28 août 2017, 13:24

Le défaut de ECM, qui n'en est pas vraiment un si utilisé à bon escient est qu'il peut déformer le son de certains musiciens, un qui me vient à l'idée est le vivace Bollani qui sonne un peu castré sur ce label, d'autres s'en sortent mieux ça dépend de leur son et leur approche musicale et du projet en question
Ça demeure une esthétique qui privilégie ce qu'on pourrait globalement décrire comme du jazz de chambre , bref presque de l'anti blues ou anti-swing.

Le côté safe qu'on reproche est davantage dans l'approche cérébrale des musiques offertes plutôt que dans le pendant incandescent que peut offrir le jazz qui semble être évacué du label malgré que certains albums du bon vieux Charles Lloyd ...

Et en effet refuser ce label pour ce qu'il n'offre pas est plutôt contreproductif et voir borderline réactionnaire .

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28 août 2017, 14:37

D'accord vous défendez votre point de vue sur cette étiquette . Mais il faudrait lire les textes de Truffaut où il parle de cette étiquette et j'ai l'impression que le débat devient trop large ou encore il y a la confusion entre des parties et le tout.

Il ne produit probablement pas un texte sur tous les albums qu'il a écouté de ce label puis avec un label le son peut changer. Il peut s'être fait une opinion d'un label et avec les années mais disons qu'on pourrait rester sur les albums chroniqués disons et c'est là qu'il fait son opinion. Impossible d'écouter tous, tous les albums sortis sur un label sauf s'il y en a peu.

http://www.ledevoir.com/auteur/serge-truffaut


Je le lis à l'occasion mais on peut en manquer, avec l'internet les articles qui nous intéressent vraiment ne sont pas mis de l'avant.

Oui, je l'ai déjà lu et en même temps bien que d'une autre époque son nom me fait penser à l'ex-chroniquer de cinéma de La Presse Serge Dussault et qui dit cinéma dit aussi Truffaut.

http://www.lapresse.ca/cinema/nouvelles ... presse.php


https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7ois_Truffaut


Et non, j'ai pas réponse à votre question mais je suppose certains malentendus et aussi des différences de goût et d'esthétique.

C'est surtout le jazz qu'il couvre alors que votre spectre est plus large. C'est ainsi que je perçois cela. Ensuite, essayez de voir ce que disent d'autres critiques des mêmes albums et du label.

http://www.ledevoir.com/culture/musique ... jazz2-2011


Son album préféré était sur ECM.

http://www.ledevoir.com/culture/musique ... canadienne


http://www.ledevoir.com/culture/musique ... z-decernes


Voyez ici ce qu'il reproche au label dans le dernier lien...

'' Comment se fait-il que le label ECM, qui excelle dans la production de musiques dites improvisées et de sonorités ethniques mais qui consacre la partie congrue au jazz, soit bon premier, comme si loin devant Delmark, Mosaic, High Note, Sunnyside, qui produisent les clochards célestes, majoritairement Afro-Américains, du jazz ? La réponse tient en ceci : l’institutionnalisation, par les voies pernicieuses et médiatiques, du racisme. Oui ! Mille fois oui… ''

Bien c'est son opinion mais je perçois aussi un côté militant chez ce Serge Truffaut et il a même écrit sur la politique. Ce qui n'empêche pas de faire les deux, mais ton opinion peut comporter des biais et c'est normal si tu les assumes.

http://www.ledevoir.com/culture/livres/ ... s-nefastes


Je sais qu'il est au Devoir depuis plusieurs années mais quelle est sa bio à ce journaliste ? Perso je lis ou lisais un texte de temps en temps.

http://editionssommetoute.com/Auteur/serge-truffaut


Il couvrait l'économie au Devoir, je ne partage pas réellement leur vision de l'économie ni de la politique mais peu importe et parfois cela m'intéresse pareil , si tu achètes le journal papier à l'époque on le lit au complet. Mais c'est plus pour les arts et cultures et la gastronomie ou alors la chronique de Josée Blanchette mais il y a quelques années et leur chroniqueur en environnement à l'époque, c'est cela que j'aimais d'abord dans ce journal.

Économie plus La Presse et des nouvelles dans le temps à PBS , Morning Business Report, pour Le Devoir, la simulation boursière de Michel Carignan j'y participais pour le plaisir. Decisionplus son site.

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28 août 2017, 14:50

Truffaut dénonce un racisme selon lui du milieu dans la citation que je viens de donner. Perso je n'aime pas le hiérarchisation et les classements bien que dans le monde de la finance et comptabilité il y en a, mais en art cela est inévitable aussi mais sans verser dans le relativisme absolu, il y a plusieurs goûts.

C'est que tout cela devient politique et dans le cinéma aussi, il y a partout des intérêts à défendre et c'est normal mais ensuite à chacun de tirer ses conclusions et parfois on l'ignore mais oui la discrimination volontaire ou involontaire peut être présente mais venant de qui ?

Ce sont des débats complexes. C'est comme les métaphores de Gareth Morgan et tu metterais l'accent sur celle du côté répugnant , celle des dominants versus dominés.

https://en.wikipedia.org/wiki/Gareth_Morgan_(author)


https://prezi.com/5iaublamzlep/organiza ... omination/


Mon ami ou ami de jeunesse, une connaissance et très à gauche va mettre l'accent là-dessus lui, un ancien prof de politique également. M. Truffaut semble aussi proche des syndicats et des choses comme cela. Et ce n'est pas un défaut mais cela peut influencer les perceptions. Un de nos profs de comptabilité au Cégep était président du syndicat, bien oui un enseignant de cégep. Des comptables travaillent pour les syndicats aussi.

Tes appartenances, tes études, tes milieux de travail, tes amis, tes connaissances, tes parents, tes grands-parents, tes lectures, etc. Tout cela influence. Truffaut je le perçois comme à gauche mais il couvrait l'économie ? Au Journal Le Devoir.

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28 août 2017, 14:59

En fouillant dans les archives, il est au jazz depuis longtemps mais oui je vois aussi des pages en économie ou en édito.

Hummm... Je l'ai peut-être étiquetté un peu trop rapidement non mais c'est au jazz que je l'ai lu et peut-être en édito.

Le Devoir devenait mon préféré comme journal dans les années '90 et 2000 aussi plus dans la première décennie mais comme journal acheté au kiosque en format papier. Là je vais sur le site web.

La Presse était mon journal régulier dans mes lectures, années '80, '90 et 2000 mais en diminuant vers la fin juste à samedi/dimanche. Par après les blogues et le site web.

Oui pis ?? Ah ah... Dussaut est pas mauvais mais je cherche s'il a certains biais. Nous en avons tous...

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Page 7 ici pour l'économie, ce n'est ni à gauche ni à droite c'est une nouvelle.

http://collections.banq.qc.ca/jrn03/dev ... -03-09.pdf


Pour la une du Devoir, ils parlent d'un sondage sur les immigrants... ah je ne suivais pas cela et parmi mes amis il y en avait. J'aurais pas répondu cela moi mais trop jeune.

Même aller à Montréal j'aime ou j'aimais cela pour la diversité. Je suis pro-immigration bien que je reconnaisse qu'un pays peut avoir à gérer cela. Malheureusement on ne peut pas juste parler musique, fête, amitié, rencontres, philosophie ou peu importe.

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28 août 2017, 18:06

Je suis d'accord avec toi, VanBasten, l'approche ECM ne peut pas convenir à tous les musiciens. Je pense tout de suite à Brötzmann, Vandermark ou Mats Gustafsson...

Le problème que j'ai avec le jugement de Truffaut, c'est que pour des prix comme ceux du Downbeat, il disqualifie automatiquement tout jazz différent de l'approche qu'il privilégie. Nous sommes en 2017 et le jazz a fait le tour du monde et on le sert maintenant à bien des sauces. Dire qu'Eicher ne mérite pas d'être nommé producteur de l'année parce qu'il propose un jazz trop "blanc" (ce qui lui aurait permis de gagner la palme parce que ceux qui la lui ont décernée seraient racistes) est effectivement réactionnaire.

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28 août 2017, 21:05

https://www.francemusique.fr/personne/ecm


http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... _3246.html


http://www.planete-jazz.com/jazz.php?genre=ECM


http://www.scena.org/lsm/sm9-8/Jazz.htm


http://www.wik-nantes.fr/nantes/1/scene ... le-silence


https://nancyjazzpulsations.com/label-e ... tion-film/


https://www.allaboutjazz.com/ecm-jazz-b ... bailey.php


http://www.nytimes.com/2006/04/18/arts/ ... cloud.html


http://magazine-b.com/en/ecm/


https://thebluemoment.com/2013/02/12/th ... gy-of-ecm/


Ok, on pourrait continuer mais sur le son on peut comprendre ce dont il est question ce sont des choix esthétiques. Puis en orientant le débat une personne peut être portée à confirmer une critique d'un autre.

https://www.allaboutjazz.com/manu-katch ... kelman.php


http://fp.nightfall.fr/index_5183_manu-katche-2012.html


J'essaye du point de vue des artistes... Tu signes avec le bon label au bon moment de ta carrière et la même chose pour le label. Les deux recherchent la même chose au même moment ou pour d'autres c'est une grande fidélité de nombreuses années.

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chibougue
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28 août 2017, 21:08

Merci Verbo! Beaucoup de stock pour approfondir la réflexion.

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28 août 2017, 21:34

Ici je lis un texte de Truffaut:

http://www.ledevoir.com/culture/musique ... de-l-annee


Certains textes sont plus des critiques je crois ici on est plus dans la chronique et allant vers l'essai d'humeurs. Cela veut dire quoi à mon sens ? Ce sont les opinions personnelles du journaliste et allant vers l'humeur. Cela n'a aucune importance de ne pas les partager, tu sais juste là où il loge. Bon mais pour le genre associé à la chronique d'humeur mais oui je n'étais pas d'accord avec Foglia dans sa critique du comportement de Jack Nicholson au basketball ni dans sa critique d'Omar Aktouf quand il s'était présenté en politique ou encore peut-être une autre fois des étudiants de HEC-Montréal s'imaginaient que Foglia auraient des atomes crochus avec Aktouf. Foglia en iconoclaste prétendait même qu'Amir Khadir était plus un intellectuel qu'Omar Aktouf mais c'était bien une chronique d'humeurs. Comme Aktouf en classe lui nous avait livré les siennes sur Pierre Péladeau. Tu ne peux pas plaire à tout le monde... Les étudiants ce sont bien trompés et ils n'étaient pas les premiers, j'ai connu ou été en partie témoin d'un autre cas bien qu'à cette époque je donnais aussi raison à Foglia mais la dame a dû être déçue mais elle avait trop d'attentes. Une femme écrivant je crois de la poésie.

De l'humeur c'est de l'humeur, tel comportement de Nicholson il n'aimait pas, je ne l'ai pas vu mais cela ne veut pas dire qu'il est con. C'est un raccourci pour exprimer l'humeur.

Bon je resterais sur Foglia mais pour Truffaut il est drôle à lire dans cette chronique là. Pour moi, il ne faut pas prendre trop au sérieux ces prix cela a beau être des critiques qui votent. J'aime mieux avoir l'opinion personnelle et professionnelle de chacun. Ici, il fait dans l'humeur plutôt que de te révéler ses choix, dans l'humeur il peut y avoir des exagérations. Humeur et humour.

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29 août 2017, 10:24

Un sujet à la fois, je parle pour moi... Car il y a plusieurs choses pouvant être discutées et je n'ai pas d'opinion sur le Label sauf par mes lectures me disant que c'est un label de prestige, de qualité et parmi les meilleurs mais critiqué pour son esthétique qui ne plaît pas à tous et en fournissant les mots des critiques bien cela peut orienté nos écoutes. C'est comme lire des critiques avant d'aller voir un film ou d'écouter un album , ce n'est pas grave tant que cela, ta propre opinion va finir par se former s'il y a lieu. Ou encore tu ne le sauras jamais vraiment jamais tu n'auras que quelques impressions.

Les critiques aussi sont concentrées plus sur le jazz mais tu nous donnes un lien sur le classique pour vanter la maison en même temps.

Andrea Schiff...



J'ai une certaine impression de ''clinique'', de ''studio''... Mais juste avec quelque minutes d'écoute cela veut dire quoi ? Je me sens trop proche du piano, c'est comme quand j'allais au concert les entendre pour d'autres instrument dans la salle de répétition plutôt qu'en étant assis dans la salle. Cela sonne trop fort ou trop près, je suis en studio avec lui et très proche ou encore je suis assis directement sur scène et à côté du piano.

Ou alors j'allais voir du classique , des étudiants de McGill et incluant du piano mais sans aucune amplification dans Redpath Hall ou Pollack Hall aussi alors que plusieurs années plus je vais voir Catherine Major au Théâtre Outremont, le piano n'est pas le même mais il y a trop d'amplification, le son est moins bon. Pour Tanya Tagaq, elle à Théâtre La Chapelle le son était assourdissant , la salle beaucoup trop petite et en même temps j'aurais pu me mettre dans la première rangée pour le visuel au moins pour la voir. Là je connectais plus avec le batteur. Pourtant à domicile je montais le son au maximum. Sauf que dans la maison, le son voyage plutôt que de rester prisonnier. Même avec mon tourne-disques de 1982 dans le passé et pourtant cheapette, je le faisais jouer dans le bureau et en montant le son, le son voyage à travers les murs, le corridor et il devient bon comme je l'aime ou presque.

Pour McGill je prenais ma place vers le milieu de la salle à Pollack et dans le fond à Redpath. Pour des concerts extérieurs une fois et je ne sais quel groupe même dans le fond je m'éloignais et me rapprochais de la rue disons ou cela en était une tranquille, le son est meilleur atténué , un peu filtré car trop fort autrement.

Bon mais j'étais sur un biais et biais de confirmation et je suis ensuite sur ma lancée, je viens de le repartir sur Youtube et je ne ressens plus cela ou pas aussi fort.



Non mais , ils font passer une publicité avant... Là aussi cela t'oriente, la pub ce n'est pas la qualité mais ensuite tu as quelque chose de beau et de qualité.

Puis je le ressens encore mais c'est aussi être assis devant son portable, je trouve pas que c'est la meilleure façon d'écouter du classique et même s'il n'y a rien sur l'écran je le regarde alors que dans une salle de concert ou même dans mon salon ou dans une chambre où j'étudiais mais avec la radio, je ne fixe pas un écran ou dans la salle je ne fixe pas le musicien ou pas trop longtemps, mon regard est libre à Redpath je pouvais même regarder les peintures de personnages/personnalités, je peux regarder aussi pour une chanteuse son corps i.e. on voit que c'est un travail physique le chant tu vois le ventre et la poitrine, le son voyage là aussi. Le corps au complet est au service de la voix.

Pour écouter aussi parfois je ferme l'écran de Google pour de l'écoute de musique. Sa monte cela descend pour la sonate et c'est ce qui est voulu... J'ai fait du chemin sur ma première impression, alors qu'il faudrait sur autre matériel que je fasse des centaines sinon des milliers d'écoute et d'artistes différents.

Puis tiens ce que j'ai bien aimé aussi ce sont les concerts par la radio. Mais là aussi tous les enregistrements ne sont pas égaux et votre écoute, votre matériel fait aussi une différence mais quand j'aime, j'aime sur tous les postes radiophoniques. Il y a des matériels meilleurs que d'autres mais la vraie beauté reste là partout.

Si cela sonne cacanne ? Tu es trop proche pour le cheap ou ton son est trop fort mais ton petit radio d'antan est très limité, oui... Pas à moi seulement celui là... Juste un souvenir, d'une radio à 10$ rouge cheap pour une enfant.

Cela me prendrais un CD ou même en streaming de bonne qualité mais j'ai dit que la beauté est belle partout ? Je le crois aussi mais il faut être en communion, bon mais un autre enregistrement de chant choral et plus sacré je l'ai pourtant écouté sur Spotify et sans le maximiser j'ai trouvé cela très beau.

Mais Schiff joue en background et j'aime mais c'est cela il y a le paradoxe, se concentrer mais aussi avoir un certain détachement.

Comme disait DESCARTES, NOS SENS SONT TROMPEURS.

Cela me semble très bien mais Youtube je ne trouve pas que c'est le meilleur endroit et en même temps j'aurais un autre système et disons genre cinéma-maison et en fermant l'écran ou non ou en mettant une visualisation différente et tu as un bon son, bien tu peux l'apprécier pleinement.

Alors trop fort ou trop près ? C'est plutôt une première impression avec biais... LOL

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29 août 2017, 10:44

Pour Serge Truffaut dans un texte récent, il est un peu moins critique avec humeurs des sélections de ''Downbeat'' mais il les commente et parle d'un référendum.

http://www.ledevoir.com/culture/musique ... -down-beat


Cela va toujours rester imparfait un vote même avec des critiques qui connaissent leur métier et font du bon travail, une opinion peut fluctuer, il n'y a pas de degrés toujours dans des votes et ton vote n'a pas le même sens que celui de ton voisin. Est-ce qu'on réussit à éliminer ou réduire les biais individuels par le biais du vote ou plutôt on les additionne ou même on les multiplie ?

Le système comme les élections et les référendums cela va toujours rester imparfait et je reviendrais encore avec le texte de Michel Morin dans Le Devoir peu avant le référendum de 1980. Il est génial et en même temps cela peut être frustrant pour certains à lire, tu n'as pas la réponse et c'est comme Nietzsche dans Humain, trop humain.

Le chapitre 9 et presqu'au complet :

https://fr.wikisource.org/wiki/Humain,_trop_humain/IX


C'est de se remettre en question constamment à mon sens. Les gens font des débats parfois pour savoir s'ils sont d'accord avec l'aphorisme oui ou non alors que ce n'est pas cela du tout. C'est parfois oui et parfois non. Jamais totalement oui ou rarement et temporairement et même chose pour le non.

Ce sont vos paradoxes, votre Yin et votre Yang qui s'affrontent votre cerveau gauche et votre droit, votre masculinité et votre féminité. Le 50-50 non plus ne peut pas être là en tout temps. Mais cela peut être épuisant ou pas rassurant ? Qui suis-je ? Où vais-je ? Tu es en voyage et sois toi-même.

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chibougue
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29 août 2017, 11:50

Tu as raison, Verbo, Youtube, ce n'est vraiment pas l'idéal pour se faire une idée de la qualité sonore du disque. Mieux vaut écouter le cd sur un bon système de son.

D'ailleurs, à ce que je sache, les albums parus sur ECM ne sont pas disponibles sur internet. Il faut acheter le cd. Ça semble être le véhicule que préfère Eicher. Il a longtemps dit que le retour du vinyle, ce n'était pas pour lui. Il vient de céder sur ce point: quelques nouveautés ECM (Iyer, DeJohnette, Avishai Cohen) sont aussi offertes en vinyle. On a aussi réédité sur 33 tours quelques incontournables de la maison: Conference of the Birds de Dave Holland, The Survivor's Suite de Keith Jarrett, Paris Concert de Circle, par exemple.