Fizca

Je vais faire tout de suite une confession:

J'aime David Bowie, mais jamais au point d'avoir acheté ses (vieux) albums. Jusqu'à tout récemment.

Ma vision de Bowie tient surtout aux albums des années 90, fraîchement sortis alors, et son Best of. Voire même du film Labyrinth qui a marqué ma jeunesse.


Donc, voilà ma surprise: j'achète deux CD le printemps passé, un million d'années en retard. HEROES et LOW, deux albums de l'année de ma naissance. Pif paf, j'insère banalement dans le lecteur de ma voiture. Je roule, je roule, j'écoute le début. Pis un moment donné, forcément, je tombe sur ''les tounes de la fin''. Crisse, kossé ça? ça sort d'oû??

Heroes c'était supposé être la toune Heroes, c'était supposé sonner comme la toune Blackout ou Beauty and the beast ou Joe the Lion.... Bref, du stock -pardonnez ma franchise- dont je me câlisse un peu.

...mais non, attends, attends... Passé l'excellente et inusable ''Heroes'', on commence à changer de ton... Sense of Doubt sort de nulle part. Voyons, j'ai changé de disque sans m'en rendre compte? Je vérifie, bin non c'est encore du Bowie. Fuck. Wow? Pis là ensuite Moss Garden, une pièce-ovni que je n'avais pas pentoute vu venir, mais pas pentoute. Ca n'arrête pas là, la pièce Neukoln débarque... Woooaaahh... J'ai manqué des trucs en 1977!


Bref, I need help.

Comment ça marche, du Bowie? Par oû aller pour visiter les donjons de cet artiste versatile?
Comment sortir des sentiers battus pour se perdre par exprès?
Avez-vous une flashlight à me prêter?

si je comprends bien, selon RYM les albums de 1977 sont les derniers ''excellents'' de Bowie. Jusqu'à Blackstar en 2016 mais qui est à part pour les raisons connues.

Mais ça c'est selon RYM.... y a des perles cachées? des pièces expérimentales mais intéressantes?

jon8 a écrit : ↑

29 juil. 2019, 13:13

Crisse, kossé ça? ça sort d'oû??

Ah ah! Ce qu'il faut savoir, c'est qu'avec "Heroes", Bowie a voulu continuer le travail d'expérimentation entrepris avec Brian Eno sur "Low".

Beaucoup des pièces qu'on retrouve sur "Low" proviennent d'ébauches que Bowie avait faites pour la trame sonore du film "The Man who Fell to Earth" dans lequel il jouait. Ces morceaux étaient souvent incomplets ou instrumentaux. Bowie voulait "finir" ces pièces mais Eno, qui les trouvait déjà intéressantes, lui a dit qu'au lieu de compléter le travail, il fallait leur laisser leur nature un peu étrange.

Eno et Bowie s'amusaient beaucoup en studio. Le premier est arrivé avec ses cartes de "stratégies obliques" et le deuxième a embarqué là-dedans avec plaisir. Les deux devaient piger des cartes sur lesquelles étaient inscrites des recommandations pour la pièce en chantier. Ils devaient aborder le morceau en suivant ces instructions, mais en les gardant secrètes, chacun pour soi. Parfois, ils obtenaient des phrases contradictoires: d'un côté "faire le plus de bruit possible", de l'autre "privilégier la sobriété".

Sur "Heroes", la trilogie instrumentale à laquelle tu fais référence est renversante. Je suis un peu d'accord avec le biographe David Buckley qui trouve que l'album aurait du se conclure avec cette suite au lieu de la pimpante "The Secret Life of Arabia". C'est quand même, à mon avis, un grand disque, un des incontournables de Bowie.

jon8 a écrit : ↑

29 juil. 2019, 13:13

Comment ça marche, du Bowie? Par oû aller pour visiter les donjons de cet artiste versatile?
Comment sortir des sentiers battus pour se perdre par exprès?
Avez-vous une flashlight à me prêter?

Comme tu le dis, l'artiste est versatile. Tellement qu'il n'y a pas vraiment de porte d'entrée représentative pour son oeuvre.

Des perles expérimentales, on en retrouve sur d'autres albums, mais il faut fouiller et souvent, se laisser surprendre quand on ne s'y attend pas.

Juste après sa période soul, Bowie rencontre Kraftwerk qui lui conseillent de ne pas oublier ses racines européennes. Ça donne ça. On se dirige tranquillement vers Low et Heroes:



Dans les années 90, Bowie retrouvait Eno pour son album Outside. On expérimente à nouveau:





Du Bowie free jazz? Voilà:

jon8 a écrit : ↑

29 juil. 2019, 14:10

si je comprends bien, selon RYM les albums de 1977 sont les derniers ''excellents'' de Bowie. Jusqu'à Blackstar en 2016 mais qui est à part pour les raisons connues.

Mais ça c'est selon RYM.... y a des perles cachées? des pièces expérimentales mais intéressantes?

Je suis d'accord avec ça. "Blackstar" était le meilleur Bowie depuis "Heroes", vrai. Remarque qu'il y a plein de bons trucs entre les deux.

Pour en revenir à Eno, un des traits du génie de Bowie, ça a été de s'entourer des bons collaborateurs pour l'aider à concrétiser sa vision.

chibougue a écrit : ↑

29 juil. 2019, 16:27

Pour en revenir à Eno, un des traits du génie de Bowie, ça a été de s'entourer des bons collaborateurs pour l'aider à concrétiser sa vision.

Fort probablement, en effet!

c'est le secret du succès, non ?

chibougue a écrit : ↑

29 juil. 2019, 16:08

jon8 a écrit : ↑

29 juil. 2019, 13:13

Comment ça marche, du Bowie? Par oû aller pour visiter les donjons de cet artiste versatile?
Comment sortir des sentiers battus pour se perdre par exprès?
Avez-vous une flashlight à me prêter?

Comme tu le dis, l'artiste est versatile. Tellement qu'il n'y a pas vraiment de porte d'entrée représentative pour son oeuvre.

Des perles expérimentales, on en retrouve sur d'autres albums, mais il faut fouiller et souvent, se laisser surprendre quand on ne s'y attend pas.

Merci

je vais explorer