07 oct. 2017, 10:44
Si j'étais plutôt dubitatif au sujet de ma sélection de jeudi, pas d'insatisfaction au sujet d'hier, trois œuvres différentes mais néanmoins laissant des marques indélébiles sur notre âme de cinéphile.
Le premier tout en sobriété du célèbre réalisateur coréen Sang-Soo titré The day after, fidèle à ses habitudes, il conserve sa méthode minimaliste une caméra fixe qui utilise de façon minutieuse et parcimonieuse un zoom ou un plan panoramique pour suivre les joutes verbales des protagonistes, pas de flafla et ça marche. Le récit Rohmerien à souhait raconte les déboires et errements sentimentaux d'un espèce de Jean-Paul Belleau du coin tentant tant bien que mal de manipuler conjointe , maîtresses et employés involontairement impliqués dans ses histoires. Majeur peut-être pas mais néanmoins pertinent.
Le second beaucoup plus épique dans sa mise en scène nous amène en plein Congo et raconte l'histoire d'une chanteuse indépendante de corps et d'esprit qui voit sa vie bouleversée à l'occasion de l'accident de son fils, sans filet social la dame doit se démener pour faire guérir son fils. La première partie n'est pas sans rappeler le cinéma des Dardennes , en particulier la façon de suivre la protagoniste caméra au poing, mais le souffle épique amplifiée par la grâce de l’héroïne rappellera davantage le magnifique Lola De Brillante Mendoza . La seconde partie partie est moins nerveuse plus onirique, le contraste dans la façon de filmer le jour et la nuit est enivrant. Félicité a gagné un Ours d'Argent à Berlin et sans être en mesure de commenter la compétition Alain Gomis est loin d'avoir volé ce prix.
And now for something completely different, on a complété notre périple cinématographique dans l'univers complètement pété du duo Cattet-Forzani qui a repris Manchette. Laisse bronzer les cadavres est un film visuellement et auditivement stupéfiant, dans la continuité de leur œuvres précédentes , les sons sont exacerbés et les effets visuels assaillent les sens avec une maestria assourdissante. Le récit de Manchette n'est que prétexte, exit le commentaire social ou voire la mise en contexte des personnages, pour une mise en scène fantasmagorique , les clins d’œil aux Westerns spaghetti, à Morricone, et au Giallo abondent. Gros plans, ralentis , effets visuels hallucinatoires bref la totale.
L'histoire du moins ce qu'il en reste évoque des voleurs à la suite d'un cambriolage investissent un lieu en retrait tenu par une artiste anarchiste , la police s'en mêle et la schnoutte poigne la fanne comme diraient les chinois bref un espèce de porno pour les amateurs de films d'action , maintenant quelqu'un à un kleenex ?