Les Critiques pro et leurs conneries...

par jon8

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18 oct. 2019, 22:13

J'en parle dans le topic Joker et dans El Camino et un peu partout sur le forum (musique et cinéma) et là, j'ai l'impression que la joke a assez duré: Faut le dire haut et fort, ils sont débiles.


Déjà, depuis des années, y a des gaps entre user scores et ceux des critiques ''pro''...

Normal.

Le ptit kid de 12 ans qui écrit sur son nouveau film favori n'est pas en position de bien juger. Ni le fan monomaniaque.

Bon.

MAIS. Là, on assiste carrément à soit de l'incompétence crasse OU de la corruption des critiques professionnels OU les deux combinés.


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18 oct. 2019, 22:34

Je vise surtout Metacritic mais Rotten tomatoes c'est la même bullshit...

Metacritic m'énârve depuis des années pour les critiques pro sur la musique (user score c'est déjà mieux, même si pas aussi fiable que RYM) et c'est nul à chier basically all over the board, cinéma et série télé.


Les exemples récentes de Joker et El Camino (et surtout Batwoman et Hustlers) sont carrément gênants. Mais y en a tout plein tout le temps.

en musique, déjà, c'est plus acceptable. C'est moins basé sur des critères objectifs que le cinéma ou la série télé. C'est plus libre à l'interprétation. Je pense personnellement que la note de 99% pour le dernier Nick Cave est excessive, je peux comprendre le hype alentour du gars, mais 99% c'est une note qui devrait être réservée pour l'album de Jésus fuckin Christ. Ce qui fait que la note de 3.69/5 sur RYM me semble crissement plus réaliste.

Même chose pour Weyes Blood, que j'aime beaucoup, me semble que le 3.79/5 sur RYM pour le dernier album, qui se traduit en joli 76%, est plus logique que le 91% sur meta.

Bin fine Angel Olsen, mais c'est le 75% de RYM qu'elle mérite, pas le 89% de Meta.

Faut pas charrier, tab**?% c'est pas vrai qu'il y a 36 millions d'albums par année avec des notes de 80%+, voyons donc. Réajustez votre sens du jugement simonac.

PIS CA, c'est le moins pire. Le plus discutable. C'est de la musique!

Les films c'est rendu juste ridicule. RI-DI-CU-LE.

J'écris ça, à jeun, pas de crack, pas d'bière, juste sur une tylenol pour réduire le mal de bloc que ces critiques provoquent chez moi, et je suis presque fâché. Je considère le HOBBY de critique, sur n'importe quel sujet, comme étant un truc sérieux. Je note des crisse de bouteille de vin depuis au moins 10 ans, encore plus pour des restos.

PIS C'EST PAS MA JOB!!

'imaginez les clounes qui discréditent une profession qui demande, justement, un max de crédibilité pour assurer sa propre survie!

est-ce que je saute sur le gun trop vite en les accusants de corruption? Peut-être. Peut-être pas. Anyway, si c'est de l'incompétence crasse, c'est pas mieux. C'est même pire, tant qu'à moi.

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18 oct. 2019, 23:10

Le gars dans la vidéo dit dès le départ:

''La clé pour être critique c'est d'avoir bon goût.''

C'est vrai. Pis c'est vrai aussi qu'aller à l'école toute sa vie dans un domaine en particulier ne te donne pas nécessairement du jugement de qualité.

Sauf que ça ne plonge pas dans le noeud de l'affaire. Avoir un jugement de qualité et être capable, en plus, de donner avec précision une note... ça demande quoi, au juste?

''bon goût'' c'est vague pas mal...

Selon moi -et vous mettrez une note sur mon explication si ca vous chante- ça se résume à quelques points très simples:

1. Comparaison. Une critique, et donc une note, c'est une comparaison. Therefore, vous devez avoir une bonne base comparative, sans quoi, ça ne vaut pas un clou. L'excellent doit se comparer au très bon qui lui cotoie le bon et ensuite le médiocre et ainsi de suite. C'est une loi implacable. Dans votre ''base de données mentale'', vous devez connaitre vos références, autant dans le sublime que dans le nullisime. Ensuite seulement, avec suffisament de points de repères, dans un large éventail, vous serez en mesure de juger, donc de critiquer et noter avec précision et justesse.

2. Objectivité. Peut-être, sûrement, le plus difficile. C'est avant tout de faire abstraction de ses goûts personnels. Ce qui est pratiquement impossible pour n'importe quel être humain. Nous ne sommes pas des robots. Ceci dit, il faut faire l'effort. Sans quoi, tout s'écroule. Le meilleur moyen est de s'accrocher à des points objectifs, des critères précis, et juger là dessus, sans dépasser la ligne, sans trop teinter de ses préférences. Aussi, ouvrir ses horizons à d'autres styles, d'autres genres, que vos préférences naturelles, ça aide beaucoup... En cas d'incapacité de faire preuve d'objectivité, abstenez-vous, tout simplement. C'est correct, aussi, d'admettre notre incapacité de bien juger de quelque chose.

3. Recul. Prendre du recul passe la plupart du temps par deux choses: laisser la poussière retomber, attendre que le temps passe... Ou se détacher d'une forte réaction émotionelle; positive ou négative. Trop souvent, l'impression de départ est bonne mais exagérée, à la hausse ou à la baisse. Il faut un certain recul ou la discipline mentale de s'en imposer un.

4. Modération. Le dernier point, relativement facile à appliquer mais qui peut rester un piège pour beaucoup de critiques -même professionnels- c'est de modérer ses notes. On ne peut PAS jouer dans les extrêmes avec les notes. Ni d'ailleurs avec les mots, qui finiront par trahir vos excès... C'est une loi non-écrite dans l'art de la critique (maintenant, elle est écrite!): tu ne peux pas garocher du 100 sur 100 ou des 5 étoiles ou des 10/10 partout, tout le temps, sur n'importe quoi. Ca ne fait aucun sens. Il faut impérativement se laisser un buffer, de la marge de manoeuvre pour le meilleur et pour le plus mauvais. Il vaut mieux se balader entre du 20% et du 80%, l'écrasante majorité du temps, et laisser l'excellent flirter avec le 4.5 étoiles ou le 90% qu'en de rares occasions. La note parfaite est pratiquement à bannir entièrement. Idem pour les trucs très mauvais. La notation des vins est prise depuis des lunes avec l'effet Parker, un véritable virus du monde critique, qui fait que tu as des 100 sur 100 mur à mur et qu'une piquette peut faire 87/100. Ridicule. Ne tombez pas dans ce piège à con.

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18 oct. 2019, 23:16

.... pour les critiques débiles qu'on trouve sur meta et rotten, je pourrais ajouter un 5e point, qui est celui de ne pas se faire acheter, se faire corrompre ou critiquer dans le seul but de générer des clics ou de plaire à un lectorat en particulier ...mais si vous êtes trop nono, au point d'avoir besoin qu'on vous dise ça, j'espère que vous allez finir votre vie à flipper des burgers au lieu de faire le métier de critique.

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18 oct. 2019, 23:33

Un exemple concret, tiens.

C'est pas sur le cinéma comme la catégorie le demanderait, mais tout de même. La musique, donc.

Alain Brunet le critique de Lapresse que tout le monde connait ici ou presque. Critique constructive de ma part ici, n'y voyez rien d'autre, c'est pour l'exemple...

Donc, points 1 et 4, je pense qu'il est blindé. Une base de donnée pour comparaison, gigantesque. Et je ne l'ai pas vu souvent tomber dans l'exagération avec des notes extrêmes.

Par contre, 2 et 3, ça fait plus mal.

Son jugement est clairement teinté de ses goûts personnels. Pas une mauvaise chose en soi, c'est difficile pour tous d'être objectif, mais il est en clair décalage avec ''monsieur madame tout l'monde'' et même beaucoup d'aficionados. Il est, dans ce sens, peut-être un peu victime de sa base de données trop large, comme bien des experts avec beaucoup d'expérience. On sent, même, qu'il ne se donne pas l'effort de rester objectif: c'est plus l'imposition de ses goûts qui serait à l'ordre du jour. On délaisse donc la critique pour verser dans l'influenceur... Consciemment, ou non.

Ensuite, manque de recul. Because c'est sa job, il passe vite sur les oeuvres et il pond des textes aussitôt. C'est dommageable, ça. C'est le cas pour bien des gens, mais la différence c'est le volume traité. Si tu écoutes 20 ou 50 albums par semaine, et que tu ponds des textes comme tu fais cuire des hotdogs sur un BBQ, un moment donné ça peut manquer de justesse, quelques mois ou 2 ans plus tard.

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18 oct. 2019, 23:49

Pour terminer la démonstration, voici donc une note que je m'accorde moi-même pour ce topic:

188 sur 100.


Et voici la note que j'accorde à la note que je viens d'accorder à ce topic:

20 sur 100.


Et voici la note que j'accorde à la note donnée à la note du topic:

78 sur 100.


Si vous êtes perdu, sachez que je vous comprends à 100%, je ne vais pas vous critiquer pour si peu.

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19 oct. 2019, 23:09

jon8 a écrit :
18 oct. 2019, 23:49
Pour terminer la démonstration, voici donc une note que je m'accorde moi-même pour ce topic:

188 sur 100.


Et voici la note que j'accorde à la note que je viens d'accorder à ce topic:

20 sur 100.


Et voici la note que j'accorde à la note donnée à la note du topic:

78 sur 100.


Si vous êtes perdu, sachez que je vous comprends à 100%, je ne vais pas vous critiquer pour si peu.
Ah ah! Excellent! :) :excellent:

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19 oct. 2019, 23:17

J'ai beaucoup de respect pour les critiques pro. Des gens qui passent leur temps à écouter de la musique (ou regarder des films, lire des livres, etc) et qui, forcément, parlent en connaissance de cause. Je suis néanmoins en accord avec toi: à cause de ce que leur travail leur demande, un moment donné, ils n'ont pas le choix d'écouter un album à quelques reprises, pondre quelque chose là-dessus puis ne plus y revenir. Ils ne peuvent pas se permettre de laisser leur relation à une oeuvre évoluer et ça, c'est extrêmement dommage.
Dernière édition par chibougue le 19 oct. 2019, 23:25, édité 1 fois.

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19 oct. 2019, 23:21

Être objectif, est-ce que ça se peut? Contrairement à toi, la subjectivité d'un Alain Brunet ne me dérange pas. Au contraire, j'aime voir que les critiques que je lis sont des humains passionnés qui ont des préférences, des penchants. C'est pour moi, beaucoup plus intéressant que de souhaiter qu'ils fassent preuve d'une objectivité supposée qui, au final, manquerait de personnalité.

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19 oct. 2019, 23:29

à cause de ce que leur travail leur demande, un moment donné, ils n'ont pas le choix d'écouter un album à quelques reprises, pondre quelque chose là-dessus puis ne plus y revenir. Ils ne peuvent pas se permettre de laisser leur relation à une oeuvre évoluer et ça, c'est extrêmement dommage.
Je ''consomme'' le fruit du travail de 5 catégories de critiques: Musique, Cinéma/Séries, Vin, Resto et Automobile. Ce dernier est le plus facile, parce que c'est très objectif (des chiffres, des temps, des specs, des comparaisons côte-à-côte, etc..)

Musique et vin c'est peut-être le plus difficile. Même cinéma et resto c'est relativement objectif. Mais musique et vin ça va trop titiller les émotions, c'est vaporeux, c'est un trip individuel qui peut même varier d'une journée l'autre...

En plus, ce sont deux choses consommables en grande quantité. Il est impossible de tester 10 restos par jour ou 100 voitures par semaine, et un film dure 2 heures ou plus... Mais il est totalement possible de goûter à des douzaines de vin en moins d'une heure (!) et de survoler autant de pièces musicales....

Il y a là un danger. La surexposition, le volume ingurgité, la fatigue sensorielle voire même émotionnelle. Selon moi, ça attaque directement la qualité du jugement, même si de bonne foi, même avec de l'expérience.

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chibougue a écrit :
19 oct. 2019, 23:21
Être objectif, est-ce que ça se peut? Contrairement à toi, la subjectivité d'un Alain Brunet ne me dérange pas. Au contraire, j'aime voir que les critiques que je lis sont des humains passionnés qui ont des préférences, des penchants. C'est pour moi, beaucoup plus intéressant que de souhaiter qu'ils fassent preuve d'une objectivité supposée qui, au final, manquerait de personnalité.
Non, ca ne se peut pas.

Jamais à 100% et peut-être même pas à 50%. Comme je disais, nous ne sommes pas des robots, nous sommes hyper influencés par tout, tout le temps.

C'est ne pas y mettre l'effort, à être objectif, qui me dérange. C'est la dérape et les conséquences qui viennent avec ça, qui me dérange.

Oh bien sûr, quand le critique qu'on aime (évidemment) va dans le sens qu'on veut... Tout est beau. Ça nous conforte dans nos opinions. C'est même gratifiant, peut-être. Sauf que ça devient une clique critique-lectorat qui s'auto-suffit avec le même type de bouffe, tout l'temps.

Déjà, Alain Brunet a la qualité de ratisser large. Il n'est pas seulement Jazz ou Rock ou Hip-Hop ou Metal ou Electronique ou Pop. Il peut tout couvrir. C'est une qualité rare et appréciable. Mais il y a tout de même des patterns qui se répètent, on devine ce qui sera apprécié ou pas. C'est un jugement teinté. Parfois juste un peu, parfois énormément.

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19 oct. 2019, 23:47

Dans le cas qui nous occupe pour ce very topic, c'est surtout un manque d'objectivité crasse -et un manque de profesionnalisme- qui fait qu'une meute de critiques-moutons a complètement fait fi des qualités intrinsèques d'une oeuvre cinématographique en décidant, à la place, de juger d'un so-called message politico-social qu'ils ont considéré innaceptable au point de vouloir le dénoncer via l'exposure media dont ils bénéficient.

Le verdict est sans appel pour ces individus: C'est des keunnes.