C'est quoi le plan de match?

par jon8

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jon8
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Inscription : 15 avr. 2017, 00:26

12 févr. 2021, 10:33

Je vois depuis quelques temps des voix s'élever un peu partout pour avoir un plan de match, moyen long terme et même pour la prochaine épidémie....

Depuis aussi loin que le 31 décembre 2019, lorsque l'OMS a officiellement été avisée par la Chine, il y avait des choses prévisibles. Des choses prévisibles qui, plus de 13 mois plus tard, ne sont pas encore prises en considération par les paliers gouvernementaux.

Je ne crois pas du tout aux vastes théories de complot ou même à la malfaisance politique à grande échelle (du moins au Canada) donc il reste l'incompétence, pure et simple.

Dans une des meilleures vidéos de Didier Raoult, qui fait un survol de plusieurs éléments de la crise:





Il souligne avec justesse qu'il y a eu erreur par dessus erreur par dessus erreur... La science a été instrumentalisée, lamentablement, et ça donne des aberrations dont nous ne voyons pas le bout.
Et c'est ce ''nous ne voyons pas le bout'' qui me pousser à partir ce topic C'est quoi le plan de match? parce que clairement le gouvernement Legault (surtout) n'a aucune vision, aucun esprit stratégique et il improvise maladroitement depuis vraiment trop longtemps. L'opposition, pas mieux, et comme pressée de faire n'importe quoi, verse dans le sentimentalisme et semble choisir la voie des mesures plus sévères (!). Bref, c'est vraiment le bordel et on ne voit pas le bout de ça. C'est bien le drame.

Un des types qui conteste devant les tribunaux le couvre-feu l'admet lui-même: ce n'est pas pour le couvre-feu actuel, mais bien pour éviter que ça se reproduise dans le futur. Et je suis 100% d'accord. Le combat actuel est perdu, c'est trop tard, mais rien n'est perdu pour empêcher qu'une telle stupidité collective puisse se reproduire, dans 5 ans ou dans 20 ans.

Clairement, le (les) gouvernement ne sont pas prêt pour gérer ce genre de crise. Pire: ils ont trop de pouvoir. Aussi simple que ça. C'est carrément de la dictature sous prétexte d'urgence sanitaire, et dont le statut d'urgence n'a aucune limite dans le temps. Ce qui est absurde.

Il est clair depuis au moins le mois de mai 2020 que l'épidémie Covid-19 n'est pas apocalyptique, qu'elle ne touche pas les enfants ni même les gens en bonne santé de moins de 65 ans, et je ne peux pas m'empêcher de penser à un scénario où un virus vraiment mortel, vraiment grave, toucherait l'humanité. Ce serait fou, complètement fou.

Alors, c'est quoi le plan de match? Qui va se réveiller et proposer une vision d'avenir? Qui va implanter une stratégie véritablement collée à la science (incluant le fait que la science prend son temps pour trouver les réponses) et qui va déterminer des limites chiffrées, autant dans le temps (décrets, statut d'urgence) qu'au niveau du drame humanitaire (% de mortalité, espérance de vie, etc..)

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jon8
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Inscription : 15 avr. 2017, 00:26

12 févr. 2021, 11:29

À mon avis, il faudrait tout d'abord mettre une limite claire et précise concernant la période ''d'urgence sanitaire''.

Je lance des chiffres comme ça, mais il me semble que 2 ou 3 mois devrait être un maximum sans que le gouvernement ne soit dans l'obligation de rendre des comptes. Donc une limite de 5-10 décrets de 10 jours, ou de complètement changer ce mode de fonctionnement pour autre chose. L'esprit de base d'un état d'urgence sanitaire est de pouvoir agir vite et fort, ce qui est raisonnable et logique, mais il doit impérativement être limité dans le temps.

Ensuite, aussitôt qu'une évaluation est disponible, il faudrait déterminer très rapidement la gravité de la crise sanitaire, et ce, de manière objective. Des codes de couleurs, tient, si ca peut faire plaisir aux dirigeants, mais quelque chose de chiffré... Surtout quelque chose qui est relié à l'espérance de vie, le seul véritable indicatif de l'ampleur d'un drame de ce type.
Je lance des chiffres, encore une fois pour l'exemple, mais disons que l'espérance de vie projetée pour l'année baisse de 0-0.5% = urgence ''jaune'', de 0.5% à 2% = urgence orange, et plus de 2% = urgence rouge. Le tout monitored en temps réel, de sources vérifiées et vérifiables, avec un oeil gardé sur la surmortalité projetée, par groupes d'âge et par groupes ciblées en fonction de leur vulnérabilité (immunodépressés, pathologies sévères, etc...)

Ensuite, dès les débuts d'une crise, donc dès le premier décret d'urgence sanitaire, des mesures budgétaires d'urgence considérables devront être mises en place au niveau médical, comme il a été vu en Chine. Il semble évident qu'un 1 milliard $ investi rapidement dans des mesures médicales temporaires mais drastiques pourront éviter des dizaines ou des centaines de milliards en effets collatéraux de toute sortes étalés dans le temps.

****

Bref, une grande partie des problèmes (au Canada) vient du fait qu'il n'y avait pas une véritable stratégie en cas d'urgence sanitaire d'une telle ampleur. Nous étions à la merci de l'information de l'OMS et des actions d'autres pays d'un peu partout sur la planète, sans aucune logique ou vision propre à nos besoins et nos ressources.

Je me souviens encore parfaitement de ce qu'il s'est passé au Québec de la mi-mars 2020 au début de l'été. Une gestion de crise improvisée, décalée de la science, calquée sur les autres pays, plongée dans une hystérie médiatique, noyée dans le sentimentalisme. Puis une ''pause'' estivale sans aucune préparation pour ce qui était pourtant prévisible. Mais tout a commencé avec une urgence sanitaire sans stratégie, qui a muté vers un état permanent de crise, mais dont la gestion se poursuit dans l'improvisation la plus complète.

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jon8
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Inscription : 15 avr. 2017, 00:26

12 févr. 2021, 11:45

Encore aujourd'hui, au moment d'écrire ces lignes, le 12 février 2021, rien n'indique qu'une sortie de crise mondiale puisse avoir lieu dans 3 mois, dans 8 mois ou dans 3 ans. On ne le sait pas.

On ne le sait pas, premièrement, parce qu'on décide collectivement que la crise mondiale ...est une crise gravissime. Nous partons de la prémisse (fausse) que la crise est extraordinairement dramatique et le temps qui passe à se faire sans cesse bombarder médiatiquement ne fait qu'accentuer cette (fausse) impression. L'illusion est devenue une réalité distordue que nous acceptons par usure.

La gravité de la crise n'est pas démontrée scientifiquement ou statistiquement, de manière à justifier les mesures extrêmes. Mais on poursuit tout de même dans cette vision dogmatique ''que c'est apocalyptique''.

Comment régler cette problématique? Très simple: il faut déterminer, avec des chiffres, ce qui constitue la gravité d'une crise. Et ce n'est pas des chiffres bruts comme le nombre de cas ni même le nombre de morts (ce qui est totalement absurde et bêtement sensationaliste), non, il faut au minimum parler en pourcentage de la population, utiliser des chiffres qui vont remettre un minimum de perspective. Il faut ensuite pousser plus loin en affichant les données de surmortalité et d'espérance de vie.

Il faut surtout avoir le courage de dire que la vie d'un enfant de 10 ans ''vaut plus'' que celle d'un vieillard de 90 ans. Il faut cesser ce sentimentalisme rampant qui nous empêche d'utiliser des données objectives et chiffrées. Il faut s'avouer, collectivement, qu'un enfant de 10 ans qui meurt c'est environ 75 ans d'espérance de vie d'effacé alors qu'un vieillard ne pourrait compter que pour quelques mois en moins.

Ça ne nous rend pas moins humain de faire face aux faits, mais ça nous rendu plus intelligents et surtout plus efficaces...pour éventuellement sauver des vies et éviter de la souffrance inutile.

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12 févr. 2021, 16:14

On ne le sait pas, premièrement, parce qu'on décide collectivement que la crise mondiale ...est une crise gravissime. Nous partons de la prémisse (fausse) que la crise est extraordinairement dramatique et le temps qui passe à se faire sans cesse bombarder médiatiquement ne fait qu'accentuer cette (fausse) impression. L'illusion est devenue une réalité distordue que nous acceptons par usure.
Le discours de gouvernement, depuis le début, c'est de déterminer l'urgence, le ''drame'', en fonction de la capacité des hopitaux.
On nous répète que les hôpitaux débordent, que tout est sur le point de s'effondrer.

A priori, la logique d'éviter un effondrement du système de santé est implacable. Personne ne souhaite ça, évidemment.

L'ennui c'est que le système de santé n'est pas sous la responsabilité de la population, mais du gouvernement.
C'est même une des responsabilités principales et le premier poste de dépense.

Clairement, nous faisons les frais d'une mauvaise gestion qui dure depuis des années, des décennies, par plusieurs gouvernements de différents partis, et qu'une crise sanitaire allait, de manière très prévisible, causer des problèmes gigantesques.

Ensuite, on responsabilise la population pour des manquements de la part du gouvernement: de vision, de bonne gestion, de capacité à trouver des solutions ou simplement par manque de volonté ou de courage politique.

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13 févr. 2021, 13:27

jon8 a écrit :
12 févr. 2021, 11:29
À mon avis, il faudrait tout d'abord mettre une limite claire et précise concernant la période ''d'urgence sanitaire''.

Je lance des chiffres comme ça, mais il me semble que 2 ou 3 mois devrait être un maximum sans que le gouvernement ne soit dans l'obligation de rendre des comptes. Donc une limite de 5-10 décrets de 10 jours, ou de complètement changer ce mode de fonctionnement pour autre chose. L'esprit de base d'un état d'urgence sanitaire est de pouvoir agir vite et fort, ce qui est raisonnable et logique, mais il doit impérativement être limité dans le temps.

Ensuite, aussitôt qu'une évaluation est disponible, il faudrait déterminer très rapidement la gravité de la crise sanitaire, et ce, de manière objective. Des codes de couleurs, tient, si ca peut faire plaisir aux dirigeants, mais quelque chose de chiffré... Surtout quelque chose qui est relié à l'espérance de vie, le seul véritable indicatif de l'ampleur d'un drame de ce type.


C’est déjà prévu. D’où le débat, entourant l’illégalité des décrets. :sad:
SECTION III
DÉCLARATION D’ÉTAT D’URGENCE SANITAIRE

118. Le gouvernement peut déclarer un état d’urgence sanitaire dans tout ou partie du territoire québécois lorsqu’une menace grave à la santé de la population, réelle ou imminente, exige l’application immédiate de certaines mesures prévues à l’article 123 pour protéger la santé de la population.
2001, c. 60, a. 118.

119. L’état d’urgence sanitaire déclaré par le gouvernement vaut pour une période maximale de 10 jours à l’expiration de laquelle il peut être renouvelé pour d’autres périodes maximales de 10 jours ou, avec l’assentiment de l’Assemblée nationale, pour des périodes maximales de 30 jours.
Si le gouvernement ne peut se réunir en temps utile, le ministre peut déclarer l’état d’urgence sanitaire pour une période maximale de 48 heures.
2001, c. 60, a. 119.

120. La déclaration d’état d’urgence sanitaire doit préciser la nature de la menace, le territoire concerné et la durée de son application. Elle peut habiliter le ministre à exercer un ou plusieurs pouvoirs mentionnés à l’article 123.
2001, c. 60, a. 120.

121. La déclaration d’état d’urgence sanitaire et tout renouvellement entrent en vigueur dès qu’ils sont exprimés. Ils sont publiés à la Gazette officielle du Québec et le ministre doit prendre les meilleurs moyens disponibles pour qu’ils soient publiés et diffusés pour informer rapidement et efficacement la population concernée.
2001, c. 60, a. 121.

122. L’Assemblée nationale peut, conformément à ses règles de procédure, désavouer par un vote la déclaration d’état d’urgence sanitaire et tout renouvellement.
Le désaveu prend effet le jour de l’adoption de la motion.
Le secrétaire général de l’Assemblée nationale doit promptement publier et diffuser un avis du désaveu avec les meilleurs moyens disponibles pour informer rapidement et efficacement la population concernée. Il doit, de plus, faire publier l’avis à la Gazette officielle du Québec.
2001, c. 60, a. 122.

123. Au cours de l’état d’urgence sanitaire, malgré toute disposition contraire, le gouvernement ou le ministre, s’il a été habilité, peut, sans délai et sans formalité, pour protéger la santé de la population:
1° ordonner la vaccination obligatoire de toute la population ou d’une certaine partie de celle-ci contre la variole ou contre une autre maladie contagieuse menaçant gravement la santé de la population et, s’il y a lieu, dresser une liste de personnes ou de groupes devant être prioritairement vaccinés;
2° ordonner la fermeture des établissements d’enseignement ou de tout autre lieu de rassemblement;
3° ordonner à toute personne, ministère ou organisme de lui communiquer ou de lui donner accès immédiatement à tout document ou à tout renseignement en sa possession, même s’il s’agit d’un renseignement personnel, d’un document ou d’un renseignement confidentiel;
4° interdire l’accès à tout ou partie du territoire concerné ou n’en permettre l’accès qu’à certaines personnes et qu’à certaines conditions, ou ordonner, lorsqu’il n’y a pas d’autre moyen de protection, pour le temps nécessaire, l’évacuation des personnes de tout ou partie du territoire ou leur confinement et veiller, si les personnes touchées n’ont pas d’autres ressources, à leur hébergement, leur ravitaillement et leur habillement ainsi qu’à leur sécurité;
5° ordonner la construction de tout ouvrage ou la mise en place d’installations à des fins sanitaires ou de dispensation de services de santé et de services sociaux;
6° requérir l’aide de tout ministère ou organisme en mesure d’assister les effectifs déployés;
7° faire les dépenses et conclure les contrats qu’il juge nécessaires;
8° ordonner toute autre mesure nécessaire pour protéger la santé de la population.
Le gouvernement, le ministre ou toute autre personne ne peut être poursuivi en justice pour un acte accompli de bonne foi dans l’exercice ou l’exécution de ces pouvoirs.
2001, c. 60, a. 123.

124. Une déclaration d’état d’urgence sanitaire n’empêche pas les autorités de santé publique d’exercer les pouvoirs qui leur sont conférés par d’autres dispositions de la présente loi.
Pendant un état d’urgence sanitaire, le ministre agit avec l’assistance du directeur national de santé publique et les ordres ou directives donnés par le directeur national de santé publique doivent être exécutés de la même manière que ceux du ministre.
2001, c. 60, a. 124.
http://legisquebec.gouv.qc.ca/fr/ShowDoc/cs/S-2.2

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19 févr. 2021, 05:54

jon8 a écrit :
12 févr. 2021, 16:14
On ne le sait pas, premièrement, parce qu'on décide collectivement que la crise mondiale ...est une crise gravissime. Nous partons de la prémisse (fausse) que la crise est extraordinairement dramatique et le temps qui passe à se faire sans cesse bombarder médiatiquement ne fait qu'accentuer cette (fausse) impression. L'illusion est devenue une réalité distordue que nous acceptons par usure.
Le discours de gouvernement, depuis le début, c'est de déterminer l'urgence, le ''drame'', en fonction de la capacité des hopitaux.
On nous répète que les hôpitaux débordent, que tout est sur le point de s'effondrer.

A priori, la logique d'éviter un effondrement du système de santé est implacable. Personne ne souhaite ça, évidemment.

L'ennui c'est que le système de santé n'est pas sous la responsabilité de la population, mais du gouvernement.
C'est même une des responsabilités principales et le premier poste de dépense.

Clairement, nous faisons les frais d'une mauvaise gestion qui dure depuis des années, des décennies, par plusieurs gouvernements de différents partis, et qu'une crise sanitaire allait, de manière très prévisible, causer des problèmes gigantesques.

Ensuite, on responsabilise la population pour des manquements de la part du gouvernement: de vision, de bonne gestion, de capacité à trouver des solutions ou simplement par manque de volonté ou de courage politique.
Tout cela est décourageant. L’amplification de la gravité de la situation depuis le début a engendré des problèmes beaucoup plus grave que nous connaissons tous maintenant et qu’il faut arrêter d’ignorer, soit le délestage et l’épuisement des professionnels de la santé. Là c’est le serpent qui mord sa queue. :sad:

À ce jour, la distribution d’une première dose de vaccin aux travailleurs de la santé n’a pas modifié les règles sanitaires pour ces professionnels.

Il est trop tôt pour statuer sur l’impact du statut vaccinal en lien avec les critères d’exposition d’un travailleur de la santé, a indiqué l’Institut national de santé publique (INSPQ) à la fin janvier, dans sa dernière recommandation destinée aux employés des milieux de soins.

Le travailleur de la santé doit continuer de respecter toutes les mesures de prévention et de contrôle des infections, peu importe son statut vaccinal.
Extrait des recommandations de l’INSPQ du 27 janvier 2021
Avec le vaccin, il y a un risque faible, voire minime, de développer des symptômes. Mais on sait que des asymptomatiques peuvent être porteurs du virus. On ne veut pas que des travailleurs de la santé contaminent des gens vulnérables, juge Jean-Pierre Dion, de la FMOQ.

On est conscients des contraintes majeures pour les individus et pour le réseau. C’est évident que ça pose un problème pour l’offre de soins, ajoute-t-il, en faisant référence au délestage dans les hôpitaux.

[Mettre en isolement des professionnels vaccinés durant 24 jours] ça peut paraître contre-productif, mais on veut se donner une marge de manœuvre et on pourra réviser cette mesure dès qu’on aura de nouvelles données sur l’efficacité des vaccins. »
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/17 ... oronavirus