Harcèlement

par jon8

Avatar de l’utilisateur
jon8
0
7
1
1
6
Inscription : 15 avr. 2017, 00:26

29 juil. 2021, 13:44

J'éprouve de la honte, un grand malaise mais surtout de la colère face à cette nouvelle:

https://www.ledevoir.com/culture/medias ... ier-raoult

L’entrevue controversée de l’infectiologue français Didier Raoult menée par Stéphan Bureau en mai dernier sur les ondes d’ICI Première a enfreint les normes et pratiques journalistiques de Radio-Canada, a jugé mercredi l’ombudsman Pierre Champoux. Il reproche à l’animateur et à son équipe de ne pas avoir fait « les vérifications nécessaires » et estime que la présentation aurait pu être « mieux encadrée ».

« En évitant de confronter [M. Raoult] avec plus de vigueur, Stéphan Bureau me semble avoir abdiqué sa responsabilité, en tant qu’intervieweur, tout comme les responsables éditoriaux de Bien entendu ont renoncé à la leur, en omettant de prendre les moyens pour rétablir les faits, tout de suite après », écrit M. Champoux dans une analyse détaillée publiée sur le site du diffuseur public.
Il y a quelque chose de profondément surréaliste, dans cette décision.

Premièrement, on traite ici de Didier Raoult comme d'un dangereux criminel, un extrémiste qu'il faut combattre, tel le chef d'un groupe de terroristes, en contestant ou en lui refusant de l'espace médiatique pour exprimer et défendre ses idées -diaboliques et forcément dangereuses pour l'humanité- selon ce que l'on comprends de certains, dont plusieurs exaltés dans nos médias locaux...
Or, à ce que je sache, il est toujours à la tête de l'IHU de Marseille, n'a pas été condamné par la justice, n'a pas été arrêté par les gendarmes français pour quelque raison que ce soit et il continue de pratiquer dans son domaine scientifique malgré les attaques qu'il subit de partout.

Ensuite, on demande essentiellement aux journalistes (dont Stéphan Bureau) de juger de la validité scientifique des dires de Didier Raoult (et d'ailleurs de tous les autres experts, spécialistes et scientifiques) alors même qu'ils n'ont bien évidemment pas les compétences pour juger ni des sujets discutés ni de la crédibilité d'un scientifique par rapport à un autre. C'est précisément à classer dans ''débat scientifique'' et les journalistes (et monsieur madame tout le monde) n'a strictement rien à y voir.

Finalement, l'élan de diabolisation que subit Didier Raoult est hallucinant. Je peux comprendre, à la limite, une querelle nationale en France, voire même Paris contre Marseille, mais que ca se transporte aussi fortement au Québec, au Canada, probablement ailleurs sur la planète..? Wow. C'est franchement gênant. Nous sommes loin de connaitre tous les faits et le pouls sur le terrain, ce qui rend l'incursion médiatique à distance dans ce débat scientifique encore plus farfelu... Surtout que cette sortie de l'ombudsman de Radio-Canada (un média financé entièrement par l'état, donc directement de nos poches) apporte de la légitimité à cette diabolisation aux yeux du public. Et ce n'est pas la première fois que Radio-Canada ère lamentablement.

On encourage la polarisation des débats, on dynamite toute tentative d'apporter de la nuance dans les discussions et dans les opinions. Surtout, on légitimise la censure et donc l'auto-censure, un véritable venin pour les débats intelligents. C'est honteux, c'est dangereux et c'est profondément inquiétant. Que l'ombudsman de notre société d'état participe à cela, c'est le signe clair que quelque chose ne va pas, qu'il faut agir et contester contre cette dérive inacceptable.

Je vous laisse avec une des meilleures répliques de Didier Raoult, mise en ligne hier sur Youtube (prochaine étape, la censure sur la grosse plate-forme vidéo de Google?)

On devine le délire en France, mais surtout la souffrance et la profonde injustice que ses collègues de L'Institut hospitalo-universitaire en maladies infectieuses de Marseille doivent subir, simplement parce qu'ils sont coupables par association (!) de travailler dans le même building que lui.

Travailler... à sauver des vies.

Parfois l'humain me dégoûte. Surtout lorsqu'il pratique en meute l'art de la connerie.