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par jon8

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jon8
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Inscription : 15 avr. 2017, 00:26

07 sept. 2021, 10:18

Je trouve ce texte, publié par La Presse le 1er septembre 2021 et écrit par Christian Dufour, très important.

Je vais y répondre point par point, à défaut de pouvoir discuter directement avec lui ou de passer par le pathétique courrier des lecteurs de La Presse.

(...) Horacio Arruda et d’autres experts ont avancé qu’il fallait désormais que 95 % des Québécois soient vaccinés contre la COVID-19, le directeur de la Santé publique n’écartant pas que les mesures sanitaires soient là en permanence.

Cela confirmait ce que je craignais dans La Presse en février : l’implantation définitive dans notre société, sous les applaudissements de la plupart, d’une nouvelle idéologie sanitaire faisant passer systématiquement la sécurité avant la liberté.
Je pense que j'ai écris ici, sur ce forum, depuis juin 2020 voire même avant que nous nous dirigions vers une dictature sanitaire, elle-même causée par une hystérie collective.
La réponse maladroite du gouvernement à la crise allait inévitablement s'organiser, lentement mais sûrement, et avec une crise construite sur le sentiment de peur et d'insécurité, c'est évident que la réponse gouvernementale allait aller dans la direction d'une dictature sanitaire: c'est à dire pousser le bétail vers l'enclos à coups de fourche, dans le but de le protéger contre le gros méchant loup virulent.

Alors qu’on nous disait au départ que tout reposait sur la nécessité de sauver des vies, presque personne n’ose plus attirer l’attention sur le fait que la COVID-19 fait désormais peu de morts, 90 % des citoyens les plus vulnérables étant doublement vaccinés.

Le but premier est de protéger notre irréformable système de santé d’un variant Delta menaçant les jeunes non pas de mourir, mais d’être malades.
La sortie de crise, le ''PLAN'', n'a jamais été politiquement mentionné, nul part sur la planète.
C'était de la gestion de crise à la petite semaine, qui a ensuite muté en une forme permanente d'état d'urgence.

Déjà, c'est une aberration.

Une aberration gouvernementale et une aberration de voir la population assimiler et intégrer tout cela au quotidien. Fatigue et usure? Rien ne peut justifier l'absurdité de poursuivre un objectif ''Zéro-Covid'' comme en Australie et en Nouvelle-Zélande. C'est se condamner à vivre dans l'insécurité, la peur et la paranoïa de manière constante et même acceptée et organisée.

Un non-sens pour tout le monde, surtout les enfants. Une génération ou deux, sacrifiée sur l'autel du délire sanitariste.

L’approche québécoise de cette crise comporte quelque chose de foncièrement malsain parce qu’elle est basée sur l’absurdité du risque zéro, elle est basée sur la peur de vivre.
L'approche québécoise mais pas seulement. C'est très étendu sur la planète entière, et c'est d'ailleurs le problème majeur. Le fait que le pays voisin le fasse cautionne l'autre. C'est un cercle vicieux et une spirale sans fin. Malheureusement, la logique veut que la spirale tourne jusqu'à la perte de contrôle pour voir enfin ce qui est ''trop'' ou ''exagéré'', comme un enfant qui doit impérativement se brûler sur un poêle pour comprendre que c'est trop chaud. À mon avis, c'est inéluctable. On va aller toucher le fond du baril avant de remonter. Nous avions l'opportunité de contester le côté hystérique de cette crise dans ses débuts, mais la fenêtre est maintenant fermée.

(...)Ce qui a immédiatement provoqué des demandes indignées pour le rendre plus sécuritaire, mais aussi plus complexe, à la satisfaction des bureaucrates et des sanitaristes, mais au détriment de la facilité à circuler, tout particulièrement pour les personnes âgées.

Quelle ironie que ce soit en partie l’animosité à l’égard de ces Québécois non vaccinés « nous empêchant de revenir à une vie normale », qui nous éloigne dans les faits d’une vie normale !
C'est effectivement toute l'ironie de cette histoire: la crise est maintenant auto-alimentée. C'est à dire que par peur qu'elle existe, elle reste. C'est le fameux pattern du ''peur d'avoir peur''. Ou la personne qui fait une crise d'anxiété à l'idée de faire une crise d'anxiété. Ne riez pas, c'est malheureusement bien réel.

Imaginez maintenant cela, mais à l'échelle planétaire.
Que les Québécois soient en général satisfaits de la gestion de crise très prudente du gouvernement Legault n’a rien d’étonnant. Il n’en va pas de même de ces intellectuels incapables de voir que la préservation des libertés est incontestablement l’un des grands enjeux auxquels sont confrontées toutes les démocraties libérales à notre époque.
Je me permet de lire la chose Québécoise ainsi:

Le Québécois de modèle standard est moins solidaire que peureux. Peureux de la confrontation de manière générale, de l'idée de combattre, même pour une cause qu'il pense juste. Il y a une forme d'hypocrisie dans l'idée qu'il se fait lui-même du devoir collectif, de cette solidarité sociale; dans les faits il se permet de tricher quotidiennement sur plein de petites choses qui alimente son confort égocentré.

Oh, il va chiâler, mais à la fin de la journée il va obtempérer bien docilement. Il se voit comme un mouton noir, mais en fait il est, au mieux, grisâtre. Un genre de faux rebel, vaguement artiste et contestataire, mais en réalité un faux-bourgeois très américanisé encore rêveur d'un idéal européen. Ce que ça donne comme politicien en chef de ce beau petit peuple c'est un Legault, ex-entrepreneur de moyenne envergure, à l'intelligence modeste mais au charisme d'un paternel bienveillant, faisant la girouette en calquant les grandes décisions européennes.

Alors, n'imaginez pas qu'il y a une tonne de grands penseurs issus de ce petit peuple là. Des chanteurs, oui, des tonnes, mais des intellectuels de haut calibre? Cherchez ailleurs.

Cela n’empêche pas le mot même de liberté d’être rabaissé de façon indigne dans ces milieux bon chic bon genre où on ne parle plus, en ricanant, que de libarté, réduisant cette cruciale valeur de civilisation à une lubie de colons complotistes.

Il s’agit en fait de l’une des caractéristiques de la façon dont la crise est vécue ici. Que l’observation des consignes sanitaires y soit la règle, que le phénomène des complotistes y soit objectivement marginal, n’empêche pas de continuer à associer automatiquement toute critique à ces derniers.

Pour une idéologie sanitaire devenue hégémonique, l’accusation d’être un complotiste est devenue l’équivalent de celle d’être un hérétique pour le dogme catholique d’antan.
Après avoir décrit ce petit peuple Québécois, faut-il vraiment s'étonner qu'il sautille entre le snobisme à saveur nouveau-riche et cette peur viscérale de la confrontation individuelle?
Le québécois de modèle standard -comme tous les animaux qui se tiennent en troupeau- trouve sa force en groupe. Du courage lui pousse soudainement entre les jambes lorsqu'il sent du soutient de ses voisins.
Déjà, les masques tombent lorsqu'on l'observe dans son état naturel, en train de rugir de gloire devant ''son'' équipe de hockey. Un exemple bien anodin qui, pourtant, en dit beaucoup sur ce petit animal.

Alors bien sûr qu'il va attaquer en meute. Il devient tout à coup une bête féroce, en meute. Individuellement, c'est un mouton castré, mais en meute il attaque vicieusement.

Tout est question de masse critique. Aussitôt que la masse critique est atteinte, c'est le basculement total. L'adhérence Québécoise au passeport vaccinal à été fulgurante, probablement même instinctive, comme si l'appel au ralliement de la meute était devenue irrésistible. Jamais je n'aurais imaginé que ce soit si rapide et si bien assimilé, de manière aussi forte.
Très peu de contestation, et, de toute manière, le monstre de la meute va la déchiqueter, propulsée maintenant par une force médiatico-politique unidirectionnelle et toute-puissante...
Cette crise constitue un puissant révélateur de ce que nous sommes. Après ce qui apparaît parfois comme une parenthèse historique de 60 ans appelée la Révolution tranquille, émerge à nouveau une société étonnamment conformiste et craintive, porteuse d’un unanimisme qui n’est pas sans rappeler, par moments, l’ère Duplessis.

On en a été rendu au point où, l’année dernière, c’est cette « infâme radio populaire de Québec à faire taire (sic) » qui, malgré ses dérives, a montré que nous vivions encore dans une démocratie libérale, presque seule voix dissidente dans le concert moutonnier des applaudissements de tous les autres.

Il est une autre leçon que devraient méditer ceux qui croient en la nécessité de la souveraineté pour le Québec. C’est qu’alors que notre nation a manifesté son existence ces derniers 18 mois comme rarement au cours de son histoire, elle a en même temps montré qu’elle n’avait pas ce qu’il fallait pour sortir du Canada.

Un peuple qui fait passer à ce point la sécurité avant la liberté ne peut pas devenir indépendant.
Cette crise est, en effet, très révélatrice du peuple que ''nous'' sommes. Je n'ai jamais ressenti autant de distance avec ''mon'' peuple qu'en ce moment, dans cette crise.
Je n'ai jamais même imaginé vivre une telle chose et être autant déçu. Je suis peut-être déçu des humains, de manière générale, mais je suis tout d'abord déçu des gens qui partagent le territoire sur lequel j'habite depuis ma naissance. Des voisins que je n'ai visiblement pas choisi, et que je ne choisirais pas pour m'accompagner sur une île.

Heureusement, parmi cette population, il y a des gens biens, des gens courageux, des gens de principes. Des gens, surtout, qui croient encore aux débats nuancés, des gens qui voient le spectre de la polarisation, des gens qui ne tombent pas dans le piège du cynisme.

À ces rares personnes, je dis: Merci d'exister, sincèrement.

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jon8
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07 sept. 2021, 15:35

Très intéressante intervention:



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jon8
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07 sept. 2021, 16:02

Didier Raoult, d'un autre angle complètement. Même si ca date de quelques mois, c'est vraiment à voir.




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Ash
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07 sept. 2021, 22:19

jon8 a écrit :
07 sept. 2021, 10:18

Après avoir décrit ce petit peuple Québécois, faut-il vraiment s'étonner qu'il sautille entre le snobisme à saveur nouveau-riche et cette peur viscérale de la confrontation individuelle?
Le québécois de modèle standard -comme tous les animaux qui se tiennent en troupeau- trouve sa force en groupe. Du courage lui pousse soudainement entre les jambes lorsqu'il sent du soutient de ses voisins.
Déjà, les masques tombent lorsqu'on l'observe dans son état naturel, en train de rugir de gloire devant ''son'' équipe de hockey. Un exemple bien anodin qui, pourtant, en dit beaucoup sur ce petit animal.

Alors bien sûr qu'il va attaquer en meute. Il devient tout à coup une bête féroce, en meute. Individuellement, c'est un mouton castré, mais en meute il attaque vicieusement.

Tout est question de masse critique. Aussitôt que la masse critique est atteinte, c'est le basculement total. L'adhérence Québécoise au passeport vaccinal à été fulgurante, probablement même instinctive, comme si l'appel au ralliement de la meute était devenue irrésistible. Jamais je n'aurais imaginé que ce soit si rapide et si bien assimilé, de manière aussi forte.
Très peu de contestation, et, de toute manière, le monstre de la meute va la déchiqueter, propulsée maintenant par une force médiatico-politique unidirectionnelle et toute-puissante...



Cette crise est, en effet, très révélatrice du peuple que ''nous'' sommes. Je n'ai jamais ressenti autant de distance avec ''mon'' peuple qu'en ce moment, dans cette crise.
Je n'ai jamais même imaginé vivre une telle chose et être autant déçu. Je suis peut-être déçu des humains, de manière générale, mais je suis tout d'abord déçu des gens qui partagent le territoire sur lequel j'habite depuis ma naissance. Des voisins que je n'ai visiblement pas choisi, et que je ne choisirais pas pour m'accompagner sur une île.

Heureusement, parmi cette population, il y a des gens biens, des gens courageux, des gens de principes. Des gens, surtout, qui croient encore aux débats nuancés, des gens qui voient le spectre de la polarisation, des gens qui ne tombent pas dans le piège du cynisme.

À ces rares personnes, je dis: Merci d'exister, sincèrement.
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jon8
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17 sept. 2021, 08:51

J'ajoute ce segment à ce topic:





Vous allez comprendre....