La réélection de Trump (ou pas)

par jon8

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chibougue
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05 août 2019, 00:17

pezzz a écrit :
04 août 2019, 23:17
D'ailleurs, je me demande...comment peut-on théoriser qu'il y a un éternel retour du fascisme tous les soixante-dix ans alors que le fascisme existe...depuis grosso modo 70 ans?!?! :crying:
J'image que Willner a beaucoup étudié l'histoire et qu'il a vu quelque chose qui ressemble au fascisme se pointer le bout du nez tous les soixante-dix ans. Faudrait que je vérifie sur une ligne du temps, mais je ne marche plus très droit en ce moment...

Lâche-pas: tes arguments rationnels viendront peut-être à bout de ma caisse de bière!

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pezzz
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05 août 2019, 01:49

chibougue a écrit :
05 août 2019, 00:17
pezzz a écrit :
04 août 2019, 23:17
D'ailleurs, je me demande...comment peut-on théoriser qu'il y a un éternel retour du fascisme tous les soixante-dix ans alors que le fascisme existe...depuis grosso modo 70 ans?!?! :crying:
J'image que Willner a beaucoup étudié l'histoire et qu'il a vu quelque chose qui ressemble au fascisme se pointer le bout du nez tous les soixante-dix ans. Faudrait que je vérifie sur une ligne du temps, mais je ne marche plus très droit en ce moment...

Lâche-pas: tes arguments rationnels viendront peut-être à bout de ma caisse de bière!
Je voudrais pas t'avoir fait gaspiller ta caisse de bière, on reprendra cette discussion plus tard! :wink: :crying:

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jon8
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05 août 2019, 10:46

chibougue a écrit :
04 août 2019, 07:28


Je ne dis pas que Trump est responsable, lui-aussi, mais tsé: qui veut faire construire un mur parce que, selon lui, les immigrants hispanos seraient en grande partie des voleurs, des violeurs et des tueurs? Le Donald entretient cette haine afin de recevoir des votes et ça, c'est immoral. Profondément.

Il me semble ne faire aucun doute que Trump est responsable, indirectement, de la montée de la violence au pays. Les chiffres le démontrent quasi jour pour jour depuis qu'il a envahi la scène médiatique avec ses discours enflammés:

https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_m ... ted_States



Bien entendu, c'est possible de dire le contraire, pas de preuve et blablabla, mais en réalité c'est bien évident qu'il encourage une certaine partie de la population à ''se laisser aller'' et donc il y a augmentation de risques de dérapes.

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05 août 2019, 10:51

chibougue a écrit :
04 août 2019, 16:21
Pour en revenir à l'intolérance de Trump, s'il n'est pas raciste, il adopte tout de même une rhétorique qui l'est: dire à des élues nées d'origines ethniques différentes de "retourner d'où elles viennent" même si elles sont nées aux États-Unis (au fait, où se trouve-t-il, ce "d'où elles viennent", alors?), c'est clairement une déclaration raciste.

S'il ne l'est pas, il cherche e toute évidence à avoir le vote de ceux qui le sont. C'est cheap comme stratégie politique: faire appel à ce qu'il y a de plus bas chez les gens au lieu de viser plus haut...
Trump n'est pas seulement un mauvais président, c'est une mauvaise personne.

Ceci dit, il y a des tonnes de mauvaises personnes. Le coeur du problème ici c'est que dans un pays démocratique, une large partie de la population décide de donner le pouvoir à une personne mauvaise, et qui l'est de manière très visible.

Tout le problème est là.

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jon8
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05 août 2019, 11:25

Un des problèmes majeurs qui plane concernant la réélection potentielle de Trump, c'est les conséquences plus profondes.

Trump élu en 2016, c'est une chose. Grossomodo, on peut blâmer l'erreur, l'ignorance, le brain fart.
Trump réélu en 2020? Impossible pour la population en général de ne pas être responsable.

Et le restant de la planète va le voir, va le savoir. Les USA seront la nation d'imbéciles, de bullies racistes et misogynes et de violents ignares. On va généraliser -à tort bien sûr-

Déjà, juste avec 4 ans de Trump et même pas de tentative de destitution, l'image internationale des USA est scrappée pour des années. Le capital-sympathie accumulé par Obama est pratiquement parti en fumée. Une réélection ? Ouf. Faudra peut-être des décennies de post-Trump pour remonter la pente. Et ça, c'est s'il y a d'autres Obama pour reprendre contrôle du gouvernail!

Au delà des négos entre pays, il y a aussi le tourisme qui pourrait en souffrir. Et même tout ce qui est ''made in USA''. Il pourrait y avoir un point de bascule oû l'image négative des USA enflerait dans les médias sociaux jusqu'à provoquer des problèmes économiques importants et à long terme.


Autre conséquence possible:

La désunification des États-Unis. Plus de pouvoir aux états, des tiraillements états-feds, peut-être même des tentatives de séparation (Californie, surtout). Un moment donné, c'est inévitable: les contres vont dépasser les pours pour certains états ''unis''. Une partie du pays rame en direction opposée de l'autre. À terme, c'est insoutenable.

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chibougue
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06 août 2019, 08:39

Je ne suis pas nécessairement un avide lecteur des chroniques de Yves Boisvert, mais dans celle de ce matin, ces mots cernent bien le problème auquel nous faisons face:

"Trump n'a rien inventé de tout ça. Il est le fruit de cette sous-culture politique du ressentiment.

Ce qui est nouveau, ce qui est grave, c'est qu'il l'a rendue officielle, acceptable, institutionnelle. Il en est le légitimateur. L'accélérateur. Et le profiteur."

Mais ça, aussi:

"Alors à la fin, je trouve presque trop rassurant, trop commode de dire : voilà, c'est ce que Trump a créé. Ça nous évite de voir tout le travail à faire."

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jon8
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06 août 2019, 10:28

"Alors à la fin, je trouve presque trop rassurant, trop commode de dire : voilà, c'est ce que Trump a créé. Ça nous évite de voir tout le travail à faire."
Diaboliser un seul individu pour déresponsabiliser une société, c'est un piège vieux comme le monde.

Dictateur, terroriste, tueur en série... politicien.

Trump reste un problème en soi, aucun doute, mais c'est avant tout le symptôme d'un mal plus profond. C'est l'aboutissement, le résultat d'une accumulation de cynisme et de populisme. Mais pas juste ça.

Encore plus profondément, philosophiquement, ce n'est même pas le résultat d'une déconnexion entre la population et la classe politique -comme trop de gens le suggèrent- ... Non, c'est plutôt la prise de conscience des limites de l'esprit collectif.
Une majorité grandissante de la population sent son individualité brimé au profit de gains collectifs supposés qu'elle ne comprends même pas ou dont elle ne voit pas les mérites, le tout étant trop loin de sa propre réalité.

La classe politique, dans un état démocratique, à notre époque, c'est de l'exécutif. Le bras droit de la majorité d'une population, qui exécute selon l'humeur de celle-ci. La classe politique exécutante ne prend pas véritablement de décision seule, à contre-courant de la volonté populaire, et ce, même pour des sujets mineurs. Oh bien sûr, elle sera blâmée si les décisions mènent à de mauvais résultats, mais des bouc-émissaires prêts à se transformer en chair à canon, il va toujours y en avoir.

Pis là débarque un Trump, qui sera assurément de la chair à canon, mais plus tard, dans les livres d'histoires, après sa mort... Pour l'instant, il représente pour une large partie de la population (la majorité, peut-être, même) le gros poing sur la table ''que les politiciens méritaient depuis longtemps''.

''Mon vote ne vaut rien, aussi bien foutre le bordel et envoyer chier Washington et Wall Street''

Deep down, je pense que tout le monde sait que Trump est une mauvaise personne et un abruti incompétent. Même les républicains, même plusieurs de ses fervents supporters. Mais à quelque part, ils aiment le nuage de poussière de merde que sa présidence provoque. Les médias font du fric comme jamais avec la rubrique politique, les gens adorent ou détestent quotidiennement, c'est le plus gros et le plus long reality-show ever, et on ne veut pas que ca cesse.

Ca vient carrément titiller le coin du cerveau qui nous fait parfois aimer le méchant dans un film. On peut aimer ça aimer le méchant, et on aime ça se chamailler avec le voisin qui déteste obstinément le méchant. Batman est boring, vive le Joker, let's see how the fuckin' world can burn.



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chibougue
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13 août 2019, 13:06

Oui. Bon texte que j'ai lu ce matin.

Les amateurs de théories du complot s'amusent, mais ça finit par ne pas être très drôle.

Le constat est toujours le même: la bêtise de Trump est si immense qu'on s'y est habitué. Il est devenu un président téflon auquel rien ne colle.

C'est triste et c'est grave...

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pezzz
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13 août 2019, 15:55

C'est drôle, moi ce qui m'a accroché dans cette chronique c'est le syndrome du messie de Hachey, qui déifie presque la profession journaliste et qui se voit, ainsi que ses collègues, comme les soldats du Bien combattant le grand Mal, eux étant les chevaliers objectifs extraits de toute considération idéologique, et leurs adversaires étant les grands méchants idéologues divisifs.

Les journalistes, depuis toujours mais encore plus clairement depuis une dizaine d'années, sont des militants oeuvrant sous couvert de neutralité, et après ils se demandent pourquoi le "peuple" se méfie d'eux et ne croient plus à leurs bêtises. Ils devraient commencer par se regarder dans le miroir et se sortir la tête du fion, et déjà des phénomènes comme Trump seront beaucoup moins fréquents et probables.

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pezzz a écrit :
13 août 2019, 15:55
C'est drôle, moi ce qui m'a accroché dans cette chronique c'est le syndrome du messie de Hachey, qui déifie presque la profession journaliste et qui se voit, ainsi que ses collègues, comme les soldats du Bien combattant le grand Mal, eux étant les chevaliers objectifs extraits de toute considération idéologique, et leurs adversaires étant les grands méchants idéologues divisifs.

Les journalistes, depuis toujours mais encore plus clairement depuis une dizaine d'années, sont des militants oeuvrant sous couvert de neutralité, et après ils se demandent pourquoi le "peuple" se méfie d'eux et ne croient plus à leurs bêtises. Ils devraient commencer par se regarder dans le miroir et se sortir la tête du fion, et déjà des phénomènes comme Trump seront beaucoup moins fréquents et probables.

En général, ils manquent d'objectivité mais pas toujours?

Encore là, c'est de ma perspective forcément biaisée elle-même mais j'ai toujours vu le JdeM comme le plus biaisé dans la province, suivi du Devoir, ensuite Radio-Canada et finalement La Presse qui reste généralement assez objectif.
Mais encore là, parfois ça donne des trucs tellement cliniquement objectifs que ça devient beige. Je pense à André Pratte dans le temps, surtout.

Pis là, y a aussi des différences importantes entre Chroniqueur, Éditorialiste et Journaliste. Isabelle Hachey c'est une chroniqueuse.

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13 août 2019, 17:35

jon8 a écrit :
13 août 2019, 16:44
pezzz a écrit :
13 août 2019, 15:55
C'est drôle, moi ce qui m'a accroché dans cette chronique c'est le syndrome du messie de Hachey, qui déifie presque la profession journaliste et qui se voit, ainsi que ses collègues, comme les soldats du Bien combattant le grand Mal, eux étant les chevaliers objectifs extraits de toute considération idéologique, et leurs adversaires étant les grands méchants idéologues divisifs.

Les journalistes, depuis toujours mais encore plus clairement depuis une dizaine d'années, sont des militants oeuvrant sous couvert de neutralité, et après ils se demandent pourquoi le "peuple" se méfie d'eux et ne croient plus à leurs bêtises. Ils devraient commencer par se regarder dans le miroir et se sortir la tête du fion, et déjà des phénomènes comme Trump seront beaucoup moins fréquents et probables.

En général, ils manquent d'objectivité mais pas toujours?

Encore là, c'est de ma perspective forcément biaisée elle-même mais j'ai toujours vu le JdeM comme le plus biaisé dans la province, suivi du Devoir, ensuite Radio-Canada et finalement La Presse qui reste généralement assez objectif.
Mais encore là, parfois ça donne des trucs tellement cliniquement objectifs que ça devient beige. Je pense à André Pratte dans le temps, surtout.

Pis là, y a aussi des différences importantes entre Chroniqueur, Éditorialiste et Journaliste. Isabelle Hachey c'est une chroniqueuse.
Tu vois, moi je te dirais qu'ils sont tous également biaisés, journalistes comme chroniqueurs comme éditorialistes.

Peut-être que le biais est plus subtil, plus raffiné pour des organes comme Rad-Can ou La Presse, essentiellement pour des questions d'auditoires. Le JdeM ne prétend pas s'adresser à des doctorants, et donc adapte son langage à son auditoire, le corollaire de cela étant évidemment l'apparence plus "grossière" des biais. Rad-Can et La Presse étant la source d'info principale des bobos, donc de personnes essentiellement convaincues de leur position d'autorité objective en matière de morale, le biais doit être camouflé, ornementé afin de flatter adéquatement l'orgueil de ses lecteurs.

Mais le biais est bel et bien là. Premièrement par le choix des sujets couverts, des "nouvelles" qu'on anoblira comme étant "d'intérêt public" ou encore "digne d'éclairage". Deuxièmement, par le choix du vocabulaire utilisé pour traiter desdites nouvelles. À Rad-Can et La Presse, par exemple, des concepts (et leurs corollaires) comme "racisé" ou "identité de genre" et tout le reste de la panoplie intersectionnelle/postmoderne sont passés dans le vocabulaire courant, plus seulement lorsque le concept en soi est l'objet de la nouvelle, mais comme adjectif commun pour décrire n'importe quel phénomène. Cela témoigne d'un biais idéologique important, quoiqu'on en pense. Quant aux émissions de Marie-Louise Arsenault, par exemple, on est devant rien d'autre que des usines à propagande, et là ils ne prennent même pas la peine d'avancer masqués.