Mais la plupart du temps, on arrive à la SAQ un peu pressé et on a oublié le nom d'une bouteille recommandée... ou on ne sait pas si le conseiller a les mêmes goûts que soi (ou carrément s'il est compétent) et on cherche un peu plus de précisions que de simples pastilles de goût (avec raison)...
Voici donc mes conseils, faciles à retenir, pour le vin rouge exclusivement:
- Au moment d'écrire ces lignes, fin-2018, le prix d'un ''bon petit vin'' rouge à la SAQ se situe entre 16$ et 22$. Entre 23$ et 30$ se situent souvent les vins plus ''sérieux'', plus artisanaux qu'industriel et souvent (mais pas tout le temps) au meilleur goût.
- Encore une fois, au moment d'écrire ces lignes, les meilleurs aubaines dans le rouge proviennent de l'Espagne, l'Afrique du sud, les régions moins prestigieuses de la France, le Beaujolais et nouvellement les pays d'Europe de l'est, comme la Bulgarie, voire même la Grèce et autres dans cette zone.
- Si vous cherchez un bon rapport qualité/prix, évitez les régions vedettes: Bordeaux, Bourgogne, Chateauneuf-du-pape, Toscane en Italie, etc... Il coûte cher produire du vin dans ces régions, les terres sont victimes de la spéculation des investisseurs et la réputation fait que les prix explosent. Sachez que vous ne savez *pas vraiment* ce que peut réellement offrir Bordeaux ou la Bourgogne si vous n'allongez pas 100$, 200$ voire même 400-500$ pour une bouteille prestigieuse. Si vous en trouvez une! La réputation est monnayée, et ce, depuis déjà un bon moment.
- À moins d'aimer les vins très costauds et confiturés OU payer trop cher, évitez les vins américains, carrément. Si vous insistez, alors tentez votre chance en Oregon ou l'état de Washington. À mon avis, les USA ne sont plus compétitifs en ce moment, du moins pas à la SAQ. Les gros Cabernet ou Shiraz de qualité sont hors de prix et les Pinot noir ne sont pas du calibre de ceux de la Bourgogne... Tout ce qui est abordable tombe trop souvent dans la caricature.
- Ces 5 pays offrent une qualité de vin ''correcte'' mais souvent avec des cépages moins intéressants ou un prix ne justifiant pas de s'y attarder: Chili, Argentine, Nouvelle-Zélande, Australie, Portugal. Sauf exception, c'est à éviter. Du moins, en ce moment. Car les choses peuvent évoluer dans le temps, le marché étant très compétitif et la variation des devises fait fluctuer les prix.
- Si vous n'avez qu'une seule chose à retenir, c'est le CÉPAGE (le type de raisin). Essayez le plus tôt possible, dans votre vie d'amateur de vin, de cibler vos favoris. De manière assez générale, les ''débutants'' aiment les vins corsés, confiturés, alcoolisés et souvent très/trop boisés (Syrah/Shiraz, Cabernet-Sauvignon, surtout...) alors qu'au fil du temps -ou juste l'été- les vins plus légers... et digestes... et fins sont préférés (Pinot noir, Gamay, Frappato). La Grenache est souvent un beau compromis entre les deux (Garnacha espagnoles ou sud de la France, surtout)
Bref, si vous êtes un jour dans une SAQ, très pressé et pogné avec une amnésie partielle.... Vous pourriez vous éviter des déceptions en utilisant ces phrases très simples:
'' Je cherche une bonne Grenache autour de 20$ ''
'' J'aimerais un Pinot noir hors de la Bourgogne, France ou Europe de l'Est, pas trop cher ''
'' Avez-vous un assemblage de Syrah d'Afrique du sud en bas de 20$ ? ''
'' Je cherche un bon Gamay, du Beaujolais ou ailleurs ''
'' Votre meilleur Frappato sicilien à moins de 25$ ? ''
Basé sur mes observations au cours des nombreuses années où j'ai vu les gens déguster du vin, ce sont tous des types de vin qui ont beaucoup moins de chance de décevoir. Surtout pour le prix.