jon8 a écrit : ↑16 sept. 2018, 12:58
Le procès du capitalisme est un vieux disque usé qui saute depuis des lunes.
Profondément, ce qui fait la force du capitalisme c'est sa mécanique:
L'effort et l'apport de l'individu à la société est récompensé.
Objectivement, après des dizaines de milliers d'années d'évolution de ''L'homme moderne'', c'était inévitable qu'on en arrive à ça: structurer et organiser la société en attribuant une valeur aux actions de chacun des composants.
Maintenant, certaines personnes sont en
crisse contre cette mécanique parce que:
A) Ca ne va pas dans leur sens (ils sont frustrés par leur propre condition, ce qui n'a rien à avoir avec la pertinence de la dite mécanique)
B) La mécanique est utilisée d'une mauvaise manière: abus, corruption, récompenses pour les mauvaises actions, etc...
On se câlisse des gens qui sont dans le groupe A), ce sont des égoïstes anyway qui n'apporteraient rien dans aucun système social-politique, donc il reste le groupe B) qui est tout à fait valable, mais oû il faut faire la part des choses.
Je déteste vivre dans un monde oû un joueur de hockey est payé 50x plus que le dirigeant du pays tout comme je déteste vivre dans un pays oû les consommateurs pénalisent les produits de qualité au profit des cochonneries jetables... Sauf que dans les deux cas, c'est pas la mécanique le problème c'est les intérêts et préférences des humains de la société en question. Des humains largement ignorants. Cyniques. Égoïstes.
Je dirais plutôt que c'est cette justification du capitalisme qui est un vieux disque usé qui saute depuis des lustres!
C'est belle et bien la mécanique qui ne fonctionne pas. La crise environnementale présente en est la preuve. Un des fondements du capitalisme est le principe de croissance infinie (particulièrement dans une vision schumpeterienne du capitalisme comme c'est majoritairement le cas aujourd'hui). C'est d'ailleurs ce qui explique les différentes phases d'évolution et de transformation de celui-ci (capitalisme mercantile --> colonial --> industriel --> post-industriel ou consommation de masse), devant toujours trouver de nouveaux moyens d'assurer la croissance. Sauf que la croissance infinie présuppose également, et c'est bien là le problème comme on s'en rend compte actuellement, c'est une disponibilité en ressources également infinie, ce qui n'est pas le cas. Les ressources sont finies, certaines pas même renouvelables, et les conséquences qui en découlent promettent d'être catastrophiques pour l'avenir de l'humanité.
Ça aura pris environ 300 ans au capitalisme pour que ses contradictions internes éclatent au grand jour, peut-être pour ça qu'on ne voit pas encore que c'est justement la mécanique le problème (et là-haut c'était un exemple parmi plusieurs). C'est quand même beaucoup moins que les modes de production qui ont précédé (esclavagisme et féodalisme).
Ajout : il y a d'ailleurs d'autres modes de production qui récompensent l'effort individuel. Le collectivisme libertaire par exemple (ce n'est pas là ma préférence). Simplement que la récompense ne peut pas se faire au prix de l'exploitation ou de l'aliénation d'un autre individu.