Ce texte fut originalement publié le 3 juin.
De retour hier soir pour une Sala Rossa bien garnie pour l'occasion de cet hommage à Pauline Oliveros, confession honteuse j'avoue n'avoir aucune idée de l'existence de la dame avant de voir son nom mentionné sur le programme de cette saison et ce malgré des avis de son décès dans pages aussi prestigieuses que celles du Guardian, du NY Times et même le Libération. Vous comprendrez que je me sens pas mal con mais bon j'ai pas mal d'expérience dans ce domaine et cet état possède certains avantages dont celui de pouvoir tout oser. Ceci dit vous comprendrez que je ne m'aventurerai pas à comparer le travail de la compositrice avec ce que l'on a pu y voir dans la Salle de la rue St-Laurent.
Concert à invités donc à géométrie variable devant une foule que je qualifierais de McGillesque , on tombe dans le monde de la prestation conceptuelle donc exit les performances hautement techniques et volcaniques. Du spoken word , des numéros musicaux souvent présentés en forme du suite , la présentatrice a parlé de symphonie mais ça me semblait être un peu de la surenchère verbale, et même une prestation silencieuse ou presque dépourvue de paroles ou musique dont on pourra qualifier à la limite du dadaïsme alors que Lori Freedman et Daniel Ãnez (Me semble que c'est lui mais pas certain à 100 % ) se sont échangés un ballon aux couleurs vives pendant quelques minutes. Une prestation sur écran accompagnait la plupart du temps les différentes performances
On pourra toutefois souligner plusieurs thématiques qui semblent ressortir de cette soirée, le féminisme et la représentation féminine dans la musique d'aujourd'hui tiens tiens ( Où sont les femmes ? ) donc la majorité des protagonistes se produisant furent des femmes,côté prestation avec cette thématique on pense à cette pièce ou on apprenait comment écouter avec son vagin ! Vous vous en doutez parfois ça flirtait un tantinet avec du New Age , ce focus sur l'écoute toutefois nous a offert un moment fort intéressant dans la présentation vidéo alors qu'on surimposait des gros plans d'oreilles avec des images dans la vie de tous les jours qui rappelait cette forme. Le côté inner child a pris une forme prépondérante dans cette soirée, du reste dans le laïus d'ouverture la dame mentionne avoir rêvé à Oliveros qui revenait dans le corps d'un enfant d'environ trois ans, cette thématique revenait assez souvent dans les textes qui apparaissaient à l'écran.
Point du vue musical, la gestion de la projection du sonore fut un élément clé de cette prestation, on pense à cette pièce ou les musiciens furent disposés dans les différents coins de la salle, créant la sensation d'un surround sound , un groupe vocal a refait également l'expérience un peu plus tard. Côté spoken word Andrea Young a récité un texte tout en modifiant la projection soit en utilisant ses mains ou utilisant des objets divers pour écraser la parole. Autre exemple un discours comprenait des éléments qui devait déclamés par l'ensemble de l'auditoire, perso j'ai eu des flashbacks d'accompagner mes parents à la messe alors qu'on devait faire la même chose sur certaines prières, décidément la thématique religieuse est omniprésente cette année !
Pour terminer soulignons une séquence bruitiste fut offerte avec une trompettiste (Amy Harvey ?) a joué son instrument dans un bassin d'eau, petit aparté enfant quand je faisais quelque chose de semblable avec une paille et mon breuvage je me méritais une claque en arrière de la tête , plus sérieusement on pourrait lier un peu ça à la thématique de l'enfant intérieur. Une cérémonie et une dernière prestation était prévue dans le parc à la fin de la prestation intérieure, j'ignore si ce fut un succès compte tenu de la température plutôt ordinaire.
Je conclurais que j'ai perçu cette soirée comme l'équivalent d'une funéraille artistique pas dans le sens qu'on n'entendra plus parler de cette personne mais un testament à reproduire et se souvenir et moi qui est généralement sort irrité voire en beau joualvert des funérailles religieuses ou laïques parce que je reconnais rarement la personne honorée dans ces cérémonies ça m'a permis davantage de me réconcilier avec le concept de célébrer nos morts.
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Perso je serai en congé de concerts pour les prochains jours, je vous laisse avec les suggestions de Alain Brunet pour ce Suoni 2017
http://www.lapresse.ca/arts/festivals/a ... r-juin.php